Qwant à Nice : l'aventure du moteur de recherche européen est lancée
Retenue comme société emblématique du numérique azuréen pour la candidature French Tech, Qwant, s'il a son siège à Paris, a toute son équipe de R&D à Nice. L'arrivée du groupe Springer à son capital permet à son président, Jean-Manuel Rozan, d'envisager un fort développement sur la Côte d'Azur avec l'embauche de 25 personnes d'ici la fin de l'année et une perspective de deux cents à fin 2018.
Pour sa candidature à la labellisation French Tech, la Côte d'Azur s'est lancée à la recherche d'entreprises leader et d'entrepreneurs emblématiques qui puissent porter haut le numérique azuréen. Elle en a trouvé un avec la société Qwant qui pilote le moteur de recherche français du même nom lancé l'an dernier, moteur à vocation européenne. Une société qui devrait d'autant plus connaître une belle croissance que l'éditeur allemand Axel Springer vient d'y investir en achetant 20% des parts de la SAS. Si le montant n'a pas été dévoilé, l'investissement tournerait entre 5 et 8 millions d'euros selon les estimations qui ont été avancées.
Un plan de recrutement de 25 personnes sur Nice d'ici la fin de l'année
Qwant, certes, a son siège social à Paris ainsi que nous le faisait remarquer un lecteur. Vrai. Mais c'est à Nice que se trouve l'essentiel de ses forces vives, son équipe de Recherche et Développement. Et c'est également sur Nice qu'elle compte se développer fortement. Ce que confirme Jean-Manuel Rozan, le président de cette société créée en 2013. "Actuellement, nous avons sur Paris plusieurs commerciaux. Mais l'essentiel de notre équipe se trouve sur Nice avec 12 développeurs. Nous avons d'autre part engagé un plan de recrutement important avec 25 embauches d'ici la fin de l'année, principalement des développeurs et techniciens et quelques administratifs qui seront essentiellement sur Nice."
"De plus, dans le Business Plan que nous avons monté, il est envisagé de monter à 200 personnes à la fin de 2018, soit dans un peu plus de quatre ans, avec l'essentiel à Nice et quelques personnes à Paris. C'est aussi à Nice aussi que nous envisageons de placer le gros des effectifs et d'assurer notre développement."
L'arrivée du groupe Springer, porte-drapeau de la fronde européenne contre Google
L'arrivée au capital du groupe Springer ? "Elle nous crédibilise. C'est en Europe le groupe de presse qui a assuré la meilleure transition vers les médias en ligne. De plus le groupe Springer adhère à nos valeurs". Qwant, qui s'est bâti sur le travail du moteur de recherche Pertimm (ce fut le premier moteur de recherche interne de Sophianet.com), s'est distingué sur le respect qu'il accorde à la vie privée. Du même coup, ce moteur de recherche français a été présenté comme l'anti-google, voire le Google-killer.
Le groupe Springer, de son côté, a pris la tête d'une fronde anti-Google sous la bannière de l'Open Internet Project. C'est ce qui explique sans doute qu'il ait cherché à s'engager dans la grande aventure d'une alternative européenne au moteur de recherche du roi Google. Une aventure qui commence maintenant sur la Côte d'Azur.