Quand la vente de Rafale ouvre le retour de Qatar Airways à Nice
La vente de 24 Rafale au Qatar qui s'est signée aujourd'hui à Doha serait, selon le quotidien "Le Monde" liée à une condition : l'obtention de droits de trafic supplémentaires pour Qatar Airways qui avait fermé son Nice-Doha en 2013, faute de les avoir alors obtenus. Les avions de l'émirat pourraient donc de nouveau atterrir à Nice, comme à Lyon, "vraisemblablement trois fois par semaine".
Avec la vente de Rafale au Qatar, on reparle des droits de trafic de Qatar Airways pour l'aéroport de Nice, un dossier qui avait fait polémique il y a deux ans. "La vente de Rafale au Qatar, coup dur pour Air France", titre ainsi le quotidien "Le Monde" alors que François Hollande, le président de la République, se trouve à Doha aujourd'hui. Accompagné des ministres des affaires étrangères et de la défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, il a fait le déplacement pour assister à la signature officielle de deux contrats de vente de 24 avions de combat Rafale à l’émirat.
Car selon "Le Monde", il y aurait eu une condition à l'achat de ces avions de chasse : l'obtention de droits de trafic supplémentaires pour Qatar Airways. Et l'émirat aurait eu gain de cause. Toujours selon le quotidien, "les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris, pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine". Dans ses déclarations à la presse, François Hollande a démenti toutes contreparties au contrat d'armement. Mais en revanche, il a trouvé légitime "des discussions et des négociations pour qu'un certain nombre de lignes aériennes puissent être ouvertes en faveur de pays qui permettent aussi d'acheminer un grand nombre de touristes et nul doute que les villes de Nice et de Lyon sont particulièrement demandeuses de ce type d'attribution". Un euphémisme.
La polémique a aussi été immédiatement rouverte. Pour Air France, "en s’installant dans des aéroports régionaux français, les avions qataris risquent de détourner le trafic vers le hub de Doha, au détriment de Paris". Avec de plus pour la compagnie nationale une possibilité de "contagion". "Les Émirats arabes unis, qui sont, eux aussi, intéressés par des avions de combat, pourraient faire la même demande auprès des autorités françaises pour leur compagnie aérienne Etihad". Bref, la grande offensive des compagnies orientales, à coup de boutoir d'achats d'avions de chasse.
Les syndicats de pilotes de ligne sont d'ailleurs déjà montés au créneau estimant que la seule protection qui reste aux compagnies aériennes européennes au sein d'une compétition selon eux absolument faussée par les énormes subventions des états moyen-orientaux à leurs compagnies aériennes, "c'est la non délivrance d'autorisations de desserte supplémentaire des aéroports européens aux compagnies non respectueuses des règles de concurrence". Un moyen de protection qui, cependant, pénalise fortement les aéroports de province, comme celui de Nice. Faute d'autorisation ils ne peuvent se développer à l'international et ouvrir de nouvelles liaisons directes intercontinentales.
Pas sûr aussi qu'à l'aéroport de Nice Côte d'Azur on ne sable pas le champagne pour ces ventes de rafales au Qatar qui rouvrirait aussi la porte au Nice-Doha.
- Voir également sur WebTimeMedias, les autres articles sur la fermeture du Nice-Doha : tag Départ Qatar Airways