Prospective : le m-business va changer notre vie
Après le e-commerce, voici venu le m-business. Le téléphone mobile du futur était la vedette de la conférence organisée par l'institut Theseus.
Autour du thème 'Innovation et M-business', les anciens élèves de l'institut Theseus /www.theseus.fr">Theseus, ont réuni vendredi 24 mars à Sophia Antipolis quelques uns des experts mondiaux de la téléphonie mobile. Ils se sont employés à démontrer les différentes révolutions - technologiques, sociales, commerciales... - qui seront engendrées par les mobiles du futur.Grâce au WAP (Wireless Application Protocol), un nouveau standard qui permet les échanges entre ordinateurs et portables, les téléphones mobiles deviennent en effet de véritables plates-formes d'accès à l'information et aux services sur Internet. Fait notable : à l'initiative du WAP, un ingénieur français, Alain Rossmann, fondateur de Phone.com. Un standard auquel se sont ralliés les grands de la téléphonie mobile, Nokia, Ericsson et Motorola.Plus d'un milliard de mobiles seront en circulation dans le monde en 2003 : un marché immense aux perspectives prometteuses. Demain, comme l'a montré lors de la conférence un petit dessin animé futuriste, le téléphone mobile permettra de téléphoner bien sûr, mais aussi d'envoyer des e-mails, de se connecter à Internet, d'ouvrir la porte de son appartement, de jouer, de commander un film à distance sur la télévision de la maison...Une révolution anthropologique'La révolution ne sera pas seulement technologique, elle sera surtout anthropologique',estime Miklos Vasarhelyi, l'un des intervenants, professeur en management des systèmes d'information à Theseus et directeur du Centre de recherche en comptabilité à Rutgers University (USA). 'Ces outils nomades vont engendrer de nouveaux comportements. On n'a pas encore idée des mutiples applications du m-business, et ce sera l'usager qui déterminera les applications qui auront le plus de succès : communiquer, acheter, jouer, boursicoter en ligne...' 'A mon avis, parmi les applications les plus intéressantes, on peut citer l'utilisation du mobile comme extension de notre cerveau : vous me parlez d'un livre, j'enregistre ses références sur mon mobile dans l'instant et je le commande sur Internet. Autre exemple, la possibilité de créer une extension cellulaire pour une communauté d'intérêts sous forme de canaux privés, par exemple un canal réservé aux mordus de la Bourse.'Le sans fil, 'fil à la patte' virtuel ?Miklos Vasarhelyi ne se voile pas la face sur les dangers sociologiques d'un tel outil : 'La portabilité révolutionne le monde du travail. On peut trouver pratique de pouvoir travailler et communiquer à tout moment, en dehors de son bureau, à la maison ou en déplacement. Le risque, c'est une absence de séparation entre vie professionnelle et vie privée.'Un outil sans fil, 'fil à la patte' invisible, chaîne virtuelle des travailleurs-esclaves des temps modernes en quelque sorte !Selon Miklos Vasarhelyi, le principal enjeu technique est l'intégration des différents équipements dans un seul appareil : mixer les potentiels du téléphone sans fil, de l'ordinateur portable, de l'agenda électronique... 'Les matériels en sont encore à un stade primitif. Le téléphone multimédia est encore trop lourd.'Selon cet expert, il faut prévoir environ cinq années de balbutiements technologiques. En attendant, si le m-business est encore dominé par les grands groupes, compte-tenu des gros investissements nécessaires, 'd'ici dix ans, les 'petits joueurs' pourront aussi tenter leur chance et réussir sur ce marché '.