Prix Nice Baie des Anges : les huit livres "coup de cœur" 2016 du jury
Huit romans ont été sélectionnés par les membres du jury présidé par Franz-Olivier Giesbert pour le 21e prix Nice Baie des Anges. Parrainé et doté par la capitale de la Ville de Nice, ce prix littéraire récompense un roman paru dans les douze mois précédant le Festival du Livre de Nice dont la 21ème édition aura lieu du 3 au 5 juin 2016. À l’issue des délibérations qui réunissent un jury professionnel et un jury populaire, le lauréat sera désigné le jeudi 9 mai 2016. Les huit romans sélectionnés sont les suivants:
- Le piano dans l’éducation des jeunes filles, Stéphane Barsacq (Albin Michel)
- La petite femelle, Philippe Jaenada (Julliard)
- L’arbre du pays Toraja, Philippe Claudel (Stock)
- Appelez-moi Lorca Horowitz, Anne Plantagenet (Stock)
- La reine du Tango, Akli Tadjer (JC Lattès)
- Rhapsodie française, Antoine Laurain (Flammarion)
- Popcorn mélodie, Émilie de Turckeim (Héloïse d’Ormesson)
- Le démon de la vie, Patrick Grainville (Le Seuil)
Les membres du jury commentent leurs choix
Franz-Olivier Giesbert, Paule Constant, Irène Frain, Aurélie de Gubernatis, Didier van Cauwelaert, Laurent Seksik, Jean-Luc Gag (Conseiller municipal) et Nicolas Galup (Azur TV) ont commenté les choix des romans dans un communiqué. Voici leurs appréciations.
Le piano dans l’éducation des jeunes filles, Stéphane Barsacq (Albin Michel) : «C'est un livre très charmant avec un brin de nostalgie qui est presque une antithèse avec les livres de la littérature contemporaine. Un livre qui fait du bien.» Franz-Olivier Giesbert (Président du Jury)
La petite femelle, Philippe Jaenada (Julliard) : « Dans La petite femelle, Philippe Jaenada retrace la vie mouvementée et le destin tragique de Pauline Dubuisson, condamnée à perpétuité en 1953, à l’âge de 26 ans, pour “crime passionnel”. Libérée quelques années plus tard, elle mit fin à ses jours. Philippe Jaenada n’a pas eu pour seul but de réhabiliter la mémoire de Pauline, il fait aussi revivre pour nous une époque à la fois ancienne et proche qui fut bien dure pour les femmes. Cette biographie est un très grand roman.» Paule Constant
L’arbre du pays Toraja, Philippe Claudel (Stock) : « Une méditation sur la mort en forme de récit. L’ami le plus cher du narrateur disparaît, et cependant la vie continue. Un livre superbe sur l’amitié, l’amour, la mort et la formidable puissance de résilience dont sont dotés les humains. Un texte bouleversant, habité par la grâce et ciselé dans une langue superbe.» Irène Frain
Appelez-moi Lorca Horowitz, Anne Plantagenet (Stock) : "Appelez-moi Lorca Horowitz" est un roman troublant sur l'invention de soi, sur le mensonge et l'identité. L'auteur Anne Plantagenet y mêle sa propre vie à l'aventure d'une jeune femme qui s'est faite passer pour une autre, a pris son identité et a ruiné son mari. C'est un roman sur l'écriture, sur ce qu'est un écrivain - rien d'autre qu'un autre mythomane? C'est aussi un livre sur la rupture amoureuse et la manière d'y survivre. Un envoûtant roman de la désillusion et de la reconstruction de soi écrit avec la plume sobre et poétique de l'auteur du déjà splendide 3 jours à Oran. » Laurent Seksik
La reine du Tango, Akli Tadjer (JC Lattès) : « On suit les pas de Suzanne, professeur de tango à Paris, qui rêve en silence d’égaler sa mère, une étoile, une « Reine du tango », morte lorsqu’elle n’avait que 8 ans et qui lui a transmis pourtant la passion de cette danse merveilleusement sensuelle aux accents nostalgiques réservée autrefois à ceux qui avaient osé braver l’inconnu, en quittant famille, amis, patrie pour s’installer dans la lointaine Argentine dans l’espoir de réaliser leur rêve d’une vie meilleure. Transcender ses peurs, se découvrir et être soi-même jusqu’à l’extrême limite, même lorsque parfois ses forces semblent l’abandonner, tel est le défi de Suzanne. Trouvera-t-elle en Yan, le petit voyou de banlieue, le partenaire idéal, celui avec qui l’alchimie sera parfaite pour réaliser son rêve le plus fou ? Et enfin redonner un sens à sa vie. Un conte résolument moderne et optimiste qui consacre la nécessité de prendre des risques pour vivre ici et maintenant plutôt que de s’éteindre à petit feu.» Aurélie de Gubernatis
Rhapsodie française, Antoine Laurain (Flammarion) : « Rhapsodie française nous livre une observation aiguë des trois dernières décennies et de la société française contemporaine ; nous présente des personnages attachants ou désespérants ; nous propose un peu de prospective politique à partir d’une réflexion sur nos attentes (nos espérances ?) en la matière. Notre sort tient parfois à un petit rien. Merci, Antoine Laurain, de nous le rappeler. Merci aussi de nous donner envie de croire à un avenir qui chante.» Jean-Luc Gag
Popcorn mélodie, Émilie de Turckeim (Héloïse d’Ormesson) : «Comment un tenancier de supérette réussit à faire régner le bonheur et la poésie dans un patelin perdu du désert américain... Tout l'humour déjanté et la générosité féroce de la plus douée des jeunes romancières.» Didier Van Cauwelaert
Le démon de la vie, Patrick Grainville (Le Seuil) : «Un tigre en cavale, l’adolescence exaltée, le couple à l’épreuve de la vie… Patrick Grainville livre ici un roman haletant, au pas de course et fiévreux. Deux lycéens amoureux qui rentrent dans l’âge adulte et en découvrent les tourments, l’adultère des parents et l’étiolement des choses. Il y a aussi le contre-pied... ce fauve dans la nature, figure allégorique et flamboyante qui les électrise. Et puis il y a ce style impeccable qui jongle avec l’humour et la sensualité. Un roman foisonnant mais ramassé, une écriture toutes griffes dehors.» Nicolas Galup
Le jury du Prix Baie des Anges (photo Crédit Ville de Nice)