A partir dune étude sur plus de 450 devis relevés partout en France, lUFC-Que Choisir a pu mesurer limpact de la rénovation de sécurité des ascenseurs induite par la loi du 2 juillet 2003. Le résultat est sans appel estime l'association : à ce rythme, cette rénovation va coûter 6 milliards deuros aux ménages (22 000 euros par ascenseur), soit le double de ce qui était prévu lors du vote de la loi. En ces temps d'augmentation des prix et de diminution du pouvoir d'achat, c'est un nouveau pavé dans la mare qui est lancé. L'étude réalisée montre surtout que pour chaque poste de rénovation, il apparaît des disparités de prix totalement injustifiées. Entre la valeur médiane et la moyenne des 30 % de devis les moins chers, les écarts de prix vont ainsi de 28 % à 82 % selon les postes. Ces écarts sexpliquent dans certains cas par une facture trop lourde sur une prestation standard : pour un même nombre détages et une même charge dappareil, le coût de remplacement de larmoire de commande va de 7 800 euros à 12 500 euros. Les ascensoristes arrivent aussi à imposer aux copropriétaires des prestations qui vont bien au-delà de limpératif réglementaire. Par exemple, le coût de remplacement dune serrure de porte palière peut aller de 25 euros à 1 275 euros selon que lon retienne une serrure simple ou un système sophistiqué. Pour lUFC-Que Choisir, ce dérapage financier a trois causes qui appellent à autant de réformes : - Le calendrier de la rénovation est trop serré, ce qui a déséquilibré le marché et fait grimper les prix. Le report de la première échéance de 2008 à 2010, envisagé par le ministère, est donc le bienvenu et les deux échéances suivantes, 2013 et 2018, doivent aussi être reportées. Par ailleurs, il parait indispensable que les devis présentés par les ascensoristes distinguent obligatoirement les travaux qui relèvent de limpératif réglementaire de ceux qui sont facultatifs.
- Le manque de concurrence dans le secteur des ascenseurs, puisque quatre entreprises (Otis, Schindler, Koné et Thyssen) se partagent 90 % du marché. Les entreprises du secteur ont été condamnées en France pour entente en 1986 et la Commission européenne leur a infligé, en 2006, une amende de 990 millions deuros pour des pratiques anticoncurrentielles en Allemagne, en Belgique et au Pays Bas. Un appel à la vigilance est aussi lancé auprès des autorités de la concurrence et il est notamment demandé quun règlement européen rende compatibles les pièces installées afin quune entreprise ne capte pas forcément le contrat de maintenance dun appareil quelle a mis en place.
- Le syndic ne remplit par son rôle de conseil vis-à-vis des copropriétés car celui-ci est rémunéré au pourcentage des travaux (entre 2 et 5 %), ce qui ne lincite pas à chercher un tarif avantageux. Il se contente souvent de proposer une seule offre et dinviter lagent commercial de lentreprise à lAG décisionnelle de copropriété. LUFC-Que Choisir soutient aussi la proposition du Secrétaire dEtat à la Consommation qui consiste à intégrer les appels doffres dans les charges forfaitaires du syndic pour éviter de lui donner un pourcentage sur une facture gonflée.
Un kit de négociation est mis à la disposition des copropriétaires sur le site internet www.quechoisir.org avec des conseils pour chaque poste du devis de rénovation. |