Privatisation des aéroports de la Côte d'Azur : Cannes monte au créneau
Alors que l'avenir des aéroports de Nice Côte d'Azur et de Cannes Mandelieu se joue actuellement au Parlement à travers l'examen du projet de loi Macron, le maire de Cannes, David Lisnard donne sa position : il soutiendra des initiatives parlementaires comme celle de Christian Estrosi pour assurer une stabilité du capital de la Société des Aéroports de la Côte d'Azur et égratigne au passage l'Etat sur sa gestion des droits de trafic.
Avec le projet de loi Macron actuellement examiné au Parlement, c'est l'avenir des deux aéroports azuréens, Nice Côte d'Azur, premier aéroport de province, et Cannes Mandelieu, deuxième aéroport d’affaires de France après Le Bourget, qui se joue actuellement. L'article 49 du projet prévoit en effet la privatisation de la société Aéroports de la Côte d'azur qui exploite les deux aéroports ainsi que, dans le département voisin du Var, celui de Saint-Tropez. Après Christian Estrosi, qui est intervenu dès qui organisera le 19 février un référendum niçois sur la question de la privatisation de l'aéroport Nice Côte d'azur, c'est aujourd'hui le maire de Cannes qui monte au créneau.
Dans un communiqué, David Lisnard, donne sa position. Il rappelle l'importance de l'infrastructure aéroportuaire dans le développement économique des Alpes-Maritimes et demande à ce que l'avenir des aéroports de la Côte d’Azur soit inscrit dans un projet de développement du territoire. Le maire de Cannes se déclare également prêt à soutenir "toute initiative parlementaire, telle celle de Christian Estrosi à l’Assemblée nationale, visant à maintenir une stabilité de l'actionnariat". En passant, il soulève la question des droits de trafic au sujet desquels une pétition lancée par la CCI Nice Côte d'Azur est en cours ("Je signe direct"), et s'interroge sur le rôle de l'Etat comme régulateur partial de la desserte aérienne française, au profit de Paris et au détriment du développement du trafic aérien notamment de la Côte d'Azur.
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David Lisnard : "l’avenir des aéroports de la Côte d’Azur doit s’inscrire dans un projet de développement du territoire"Voici le communiqué signé de David Lisnard, maire de Cannes. "Par l’article 49 du projet de loi Macron actuellement examiné au parlement, le Gouvernement prévoit la privatisation de la société Aéroports de la Côte d'azur. Or, d'une part l’aéroport Cannes-Mandelieu, deuxième aéroport d’affaires de France après Le Bourget, est exploité par ladite société et donc directement concerné par ces dispositions législatives, d’autre part, l’aéroport Nice Côte d’Azur constitue la principale infrastructure de développement économique du département avec le Palais des Festivals et des Congrès de Cannes. C'est pourquoi, considérant l’enjeu économique, donc social, que représentent ces équipements majeurs pour le tourisme, les salons professionnels et les entreprises azuréennes, notamment exportatrices, il est important en premier lieu que l’actionnariat soit impliqué dans la durée dans le projet de territoire dont ces infrastructures sont des moteurs. Dans cet esprit, je soutiens toute initiative parlementaire, telle celle de Christian Estrosi à l’Assemblée nationale, visant à garantir une stabilité de l’actionnariat pour inscrire nos deux aéroports azuréens dans une vision stratégique du territoire des Alpes-Maritimes. En second lieu, il est essentiel de poser enfin la question du rôle de l'Etat non pas forcément comme actionnaire majoritaire de nos aéroports, mais comme régulateur partial de la desserte aérienne française, au profit de Paris et au détriment du développement du trafic aérien en régions en général, sur la Côte d'Azur en particulier. Le régime de droits de trafic est en effet aujourd'hui organisé pour privilégier les aéroports parisiens, avec des refus injustifiables d'ouvertures de lignes voulues par les compagnies aériennes et les aéroports en régions pour des liaisons directes, en moyens et longs courriers, fortement porteuses de flux et de développement. Pire que cela, l’Etat, via la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), a même fermé des lignes rentables à l'instar de Nice-Doha opérée par Qatar Airways et nourrit maintenant le projet de fermeture de la ligne vers Tel Aviv. Cette situation est préjudiciable à l'attractivité et au développement des Alpes-Maritimes ; elle est sans équivalent en Europe. Notre tourisme, de loisirs et d'affaires, est concerné, mais aussi la production à haute valeur ajoutée des PME qui utilisent les soutes des longs courriers en point à point pour assurer leurs exportations." |