Privatisation de l'aéroport de Nice : la vente est ouverte!
La publication au Journal Officiel, hier, jeudi 10 mars, du cahier des charges pour la privatisation des aéroports de Nice et de Lyon, lance la procédure d'appel d'offres. Un cahier des charges qui fait désormais consensus avec les actionnaires locaux (CCI, Région, Département et Métropole). Les candidats ont jusqu'au 24 mars pour se faire connaître. Le choix des acquéreurs devrait se faire au courant de l'été.
Le compte à rebours est désormais ouvert pour la privatisation des aéroports de la Côte d'Azur comme par ailleurs de celui de Lyon. La procédure de l'appel d'offres a été lancée hier, jeudi 10 mars, à travers deux avis publiés au Journal Officiel. Les candidats à l'acquisition ont jusqu'au 24 mars pour "se faire connaître dans les conditions prévues au cahier des charges". L'Etat vient ainsi de mettre sur le marché 60% des parts de la société Aéroports de la Côte d'Azur qui gère la plateforme niçoise ainsi que celles de Cannes-Mandelieu et de Saint-Tropez, 40% des parts restant dans la main des actionnaires locaux (25% CCI Côte d'Azur et trois fois 5% pour la Région, la Métropole et le Département des AM).
Près de 2 milliards pour l'Etat dans la vente de ses parts de Nice et Lyon
Pour Nice comme pour Lyon, le choix des nouveaux actionnaires devrait intervenir cet été. Une vente qui pèse lourd. L'Etat peut espérer tirer un gros chèque, note ainsi le quotidien La Tribune. "La valeur d'entreprise de l'aéroport niçois (capitalisation + dette) s'élève en effet selon des experts à près de 1,5 milliard d'euros" estime-t-il. "Elle pourrait même grimper jusqu'à 1,8 milliard si les offres atteignaient les multiples d'Ebitda observées à Toulouse, où le consortium a raflé la mise avec une offre (308 millions) représentant 18 fois l'Ebitda. Selon les mêmes critères, celle de l'aéroport lyonnais (70 à 80 millions d'Ebidta) s'élève à 1,4 milliard d'euros."
Ainsi, dans le cas le plus favorable financièrement, on atteindrait ainsi près de deux milliards d'euros qui rentreraient dans les caisses de l'Etat pour Nice et Lyon.
Les actionnaires locaux ont obtenu les garanties qu'ils réclamaient
Quant au cahier des charges, qui fixe les règles et les conditions de la vente, il ne fait plus l'objet de polémique. La mouture finale, qui vient d'être publiée, semble cette fois satisfaire les actionnaires locaux. Ils avaient beaucoup bataillé depuis le début de l'année pour faire en sorte que l'aéroport, une fois privatisé, puisse continuer à servir le développement du territoire azuréen et notamment son tourisme. La dernière entrevue, le 1er mars, avec Emmanuel Macron, le ministre de l'économie, a permis de trouver le bon équilibre entre les intérêts de l'Etat et ceux de la Côte d'Azur.
Dans un communiqué commun, les actionnaires locaux (Christian Estrosi, président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Eric Ciotti, président du Conseil Départemental, David Lisnard, maire de Cannes, et Bernard Kleynhoff, Président de la CCI) déclarent avoir obtenu les garanties de préservation des intérêts du territoire pour la privatisation des aéroports de la Côte d’Azur. "Nous nous réjouissons que conformément à notre demande et aux engagements pris par Emmanuel Macron, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Métropole Nice Côte d’Azur, le Département des Alpes-Maritimes, la Mairie de Cannes et la Chambre de Commerce et d’Industrie, soient étroitement associés au processus de sélection des offres", écrivent-ils.
"En effet, le cahier des charges prévoit que les offres seront appréciées au regard des objectifs d’attractivité et de développement économique et touristique du territoire, et en concertation avec les acteurs publics locaux."
"Comme nous l’avions souhaité, un Pacte d’Actionnaires fera partie intégrante de ce cahier des charges, permettant aux actionnaires minoritaires de bénéficier d’un « droit de blocage » au sein du Conseil de surveillance pour les décisions les plus importantes. Le maintien du centre de décision à Nice figurera parmi les critères de sélection des candidats."
"Cannes est la seule collectivité non actionnaire associée à la rédaction du cahier des charges ainsi qu’à la procédure, et remercie le Ministre d’avoir accepté de l’intégrer au comité de suivi de la concession".
"Nous resterons vigilants et attentifs à ce qu’Emmanuel Macron porte bien notre demande de rétrocession d’une partie de la recette de la privatisation pour financer de grands projets d’investissement du territoire des Alpes-Maritimes, notamment auprès du Premier Ministre dans le cadre de la renégociation du Contrat de Plan Etat-Région, comme il s’y était engagé."
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