Présidentielle : "remake" Macron-Le Pen au deuxième tour
Le président sortant Emmanuel Macron est sorti nettement en tête (27,6%). Il est suivi de Marine Le Pen (RN) à 23,4%. Tous deux se retrouveront dimanche 24 avril pour le deuxième tour. Comme en 2017. Un premier tour qui a signé la débâcle des partis traditionnels : Valérie Pécresse LR est à 4,79% et ne sera pas remboursé des frais de campagne; Anne Hidalgo, PS, sombre à 1,79%. A voir aussi des résultats sur la Côte d'Azur qui ne sont pas tout à fait au diapason du national.
Le verdict des urnes est tombé pour le premier tour qui s'est joué sur une participation de 74.,86%. Les résultats officiels, donnés dans la nuit, sont venus confirmer à quelques dixièmes près ce qui était apparu hier dès 20 heures. Le président sortant, Emmanuel Macron (LREM) est nettement en tête avec 27,6% des suffrages et il se retrouvera au deuxième tour face à Marine Le Pen (RN) à 23,4%. Un "remake" de 2017 qui s'annonce cependant nettement plus serré. Les premières projections plaçaient certes le président sortant en tête, mais avec des estimations allant de 51-49 ou 52-48, prévisions incertaines en raison de la marge d'erreur. (Photos DR)
La surprise Mélenchon
L'une des surprises de ce premier tour 2022, c'est Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise qui la crée, non en s'adjugeant la troisième place que pronostiquaient les sondages, mais par un score plus élevé que celui qui lui était accordé. Avec 21,95% des voix, il n'arrive pas très loin de la porte du second tour.
Eric Zemmour, loin de son entrée en campagne
Les autres surprises viennent de scores nettement plus bas que ceux des derniers sondages, 48 heures avant le scrutin. Eric Zemmour (Reconquête !) avec 7,05%, s'inscrit en retrait de plus de deux points et, de beaucoup plus par rapport à ce dont il était crédité lors de son entrée en campagne.
Valérie Pécresse lance un "appel aux dons" pour payer les frais de campagne LR
Valérie Pécresse (LR) qui était déjà dans une dynamique de baisse en fin de campagne n'atteint même pas les 5% (4,79%). Pour elle et pour LR, une énorme déception. N'ayant pas atteint les 5%, elle ne sera pas remboursée de frais de campagne de l'ordre de 7 M€. Elle a d'ailleurs en fin de matinée lancé un appel à "une aide d'urgence" auprès des Français pour pouvoir boucler d'ici le 15 mai le financement de cette campagne présidentielle, ajoutant qu'il en allait de la survie des Républicains.
Le crépuscule du PS
Autre candidat qui ne sera pas non plus remboursé alors que les sondages pouvaient le lui laisser espérer : Yannick Jadot (EELV) avec 4,58% des voix.
Et puis, un naufrage qui lui, était clairement annoncé dans les sondages : celui d'Anne Hidalgo (PS) avec 1,74% des voix. Une déroute historique pour la maire de Paris et le PS qui se retrouvent derrière Fabien Roussel (PC) à 2,31% et s'installent aux trois dernières place de ce scrutin à 12 candidats, n'ayant derrière eux que les candidats trotskistes Philippe Poutou (0,77%) et Nathalie Artaud (0,57%). Bien loin aussi, dans cette descente aux enfers, du score 2017 de Benoît Hamon, le candidat socialiste, qui avait été alors raillé pour ses 6,36% ! Sacré crépuscule aujourd'hui pour le PS.
Comment ont voté les Alpes-Maritimes
Force est de constater que les Alpes-Maritimes, comme d'ailleurs toute la côte sud méditerranéenne, ne votent pas l'unisson forcément de la France. Dans le département, c'est Marine Le Pen qui arrive en tête avec 29,63% des voix (23,4% au national). Emmanuel Macron ne se place qu'en seconde position (24,22%) bien en dessous de son score national (27,6%).
La différence tient aussi dans le score plus élevé d'Eric Zemmour (13,51% presque le double des 7,05% obtenus au national) et à celui bien plus faible de Jean-Luc Mélenchon (14,80% contre près de 22% au national). Anne Hidalgo y plonge encore un peu plus (0,99% contre 1,74%) tout comme Yannick Jadot (3,78% contre 4,58%). Seule véritable surprise, Valérie Pécresse, dans une Côte d'Azur bastion LR, et avec le soutien d'Eric Ciotti, ne fait guère mieux qu'au national : 5,15% contre 4,79%. Loin du score de François Fillon en 2017. Pourtant plombé par les affaires il avait recueilli 27,39% des voix dans les AM. Des voix LR qui, cette fois, semblent être allés au RN et à Reconquêtes.
Si l'on regarde plus en détails les résultats au niveau des grandes villes azuréennes, on notera :
- A Nice, Emmanuel Macron arrive en tête (25,10%) et devance Marine Le Pen (22,39%), Jean-Luc Mélenchon approchant quant à lui son score national (21,58%). Seule différence, la percée d'Eric Zemmour avec 14,25% des voix soit plus du double du national. Valérie Pécresse stagne à 5,10%.
- A Cannes, ville dirigée par un maire LR, Emmanuel Macron est également placé en tête (26,19%), devant Marine Le Pen (24,44%) et Eric Zemmour qui performe à 17,31%.
- A Antibes, Emmanuel Macron se trouve même un peu plus haut (28,24%) devant Marine Le Pen (24,35%), Jean-Luc Mélenchon (14,95%) et Eric Zemmour (13,85%).
Pour ces grandes villes azuréennes, des résultats qui sont relativement proches de ceux du national. En revanche les communes du haut et moyen-pays, ont le plus souvent placé Marine Le Pen largement en tête de ce premier tour.