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Pierre Laffitte : discours d'ouverture des assises de la filière électronique

En ouverture des assises de la filière électronique, Pierre Laffitte (photo Une), président de la Fondation Sophia Antipolis, sénateur des Alpes-Maritimes et président du groupe d’études "Innovation et Entreprises", a mis l'accent sur les enjeux de cette industrie qu'il considère comme la plus importante du moment.

En ouverture des assises de la filière électronique, Pierre Laffitte (photo Une), président de la Fondation Sophia Antipolis, sénateur des Alpes-Maritimes et président du groupe d’études "Innovation et Entreprises", a mis l'accent sur les enjeux de cette industrie qu'il considère comme la plus importante du moment.


"Il s’agit sans aucun doute de l’industrie stratégique la plus importante dans ce début du 21ème siècle.

Le mariage de plus en plus intime entre les logiciels et les matériels (embedded software ) se caractérise par une croissance exponentielle rapide : le doublement en dix mois aux Etats-Unis ! On est effaré : ceci veut dire qu’en cinq ans, on multiplie par 64 les usages de composants intégrant de l’informatique, de l’électronique et bientôt des produits photoniques.

Pour l’industrie automobile, le mouvement est commencé. Les développements du Wifi, de la télélocalisation, des produits dits intelligents dans les bâtiments, les nouvelles organisations du travail et du télétravail, les relations internes aux entreprises, aux organisations, les relations entre services de sécurité (police, gendarmerie, pompiers), municipalités et administrés, tout cela va subir des transformations plus rapides que nous ne l’imaginons.

La question qui se pose devant cette révolution qui ne fait que commencer est de savoir :
si nous serons, en France et en Europe, spectateurs ou acteurs, si nous serons des acheteurs passifs ou des producteurs actifs, et si nous admettons que la valeur ajoutée, la recherche, le développement, la conception, le design se feront en Amérique et en Asie, ou avons la volonté ferme et déterminée que l’Europe et la France participent à cette nouvelle aventure.

La question n’est pas simplement celle de la délocalisation industrielle des unités de fabrication de produits de masse. La question est celle du maintien en France et en Europe d’une industrie stratégique alliant savoir faire et valeur ajoutée. Les logiciels intégrés aux produits sont en outre liés à notre culture, à notre mode de vie, à nos priorités. Enfin, ils conditionnent à terme l’autonomie stratégique politique et militaire de l’Europe.

Compte tenu de l’ampleur du problème, des investissements massifs de R et D consentis notamment aux Etats-Unis et en Asie, du retard existant à ce jour malgré quelques exceptions brillantes, la réponse n’est pas un abandon de souveraineté à terme, une détermination et la mise en œuvre de moyens.

La volonté de stratégie de R et D, civile et militaire, semble exister en France et en Europe.
Comment peut-on la renforcer, la financer et la réaliser ?

Il faut envisager un plan de relance européen, financé par un emprunt de la Banque européenne d’investissement pour aboutir à financer les dépenses militaires et les dépenses d’infrastructure d’intérêt européen mais aussi les dépenses de recherche et développement.

C’est indiscutablement possible. Peut être cela conduirait à moyen terme à rapprocher l’euro du dollar, ce qui n’est pas forcément négatif.

Pour réaliser le plan de relance, il conviendrait de l’appuyer sur des procédures Euréka renforcées plutôt que sur les procédures inadaptées à l’industrie pratiquées par la Commission Européenne.

Un plan de relance massif basé sur un emprunt de la Banque européenne d’investissement devrait être poussée par un groupe d’Etats dont la France. Il aurait des effets considérables sur le plan économique, social et militaire.

Il est possible. Il est souhaité au plus haut niveau de l’Etat. Il sera soutenu par un groupe de parlementaires d’Europe que nous pouvons, au Sénat, contribuer à constituer
".

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