Photovoltaïque : Valsolar (Mouans-Sartoux) contre "l'éclipse solaire"
La filière photovoltaïque, que la Côte d'Azur cherche à faire naître, risque-t-elle d'être mort-née suite à la décision prise par le gouvernement début décembre, de suspendre pour 3 mois lobligation dachat délectricité photovoltaïque? Chez tous les industriels concernés, la question est bel et bien posée face à un changement impromptu des règles du jeu. Quelques annonces ont déjà donné le ton. Ainsi l'américain First Solar a décidé de gèler son projet d'usine de panneaux photovoltaïques près de Bordeaux en attendant des éclaircissements sur l'avenir des aides publiques à l'énergie solaire.
Le photovoltaïque sous un ciel menaçant depuis 2010
Sur la Côte d'Azur, la CCI a beaucoup poussé à la création de cette filière dans un département où l'alimentation en électricité est fragile et où le soleil, qui a fait le succès du tourisme, tient de l'évidence concernant la nécessité de produire de l'énergie sur place. La Chambre a ainsi immédiatement réagit en écrivant à la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Il lui est demandé de tenir compte de la situation de "presqu'île électrique" des Alpes-Maritimes comme du Var et d'exclureces deux départements du moratoire. Plus précisément, la demande est de laisser jusqu'à fin 2012 des tarifs de rachat inchangés notamment pour les toits des locaux industriels et commerciaux.
Les industriels de leur côté sont montés au créneau pour expliquer la situation et tordre le coup à certains arguments avancés en faveur du moratoire et qui ne collent pas à la réalité. Pour Olivier Béchu, directeur général de Valsolar à Mouans-Sartoux, la situation actuelle peut se résumer en deux mots : éclipse solaire. "Après les séismes de janvier 2010 et le brouillard installé de janvier à mars 2010, puis lannonce au 1er septembre 2010 dune baisse de 12% du tarif de rachat de lélectricité photovoltaïque, le solaire photovoltaïque en France est, depuis 2010, sous un ciel très menaçant", explique-t-il.
"Le moratoire se trompe de cible"
"Dune part, les industriels annoncent des emplois mis en danger, des projets remis en cause et dénoncent le manque de visibilité de la filière. Dautre part le gouvernement a peur des coûts que les 4000 mégawatts (MW) de la file dattente de projets pourraient avoir sur la facture du contribuable (sur la CSPE notamment), si tous ces projets étaient effectivement raccordés. Rappelons quà la fin de lannée 2010, nous sommes à 800MW (mégawatts) raccordés au réseau et que lobjectif à 2020 est de 5400MW (contre 269 MW en 2009). Il reste donc à la filière 4.600MW de projets à installer dici 2020 !", ajoute Olivier Béchu qui souhaite que la différence soit bien faite entre les projets annoncés et ceux qui se feront réellement.
"2010 est lannée des "tests de résistance" de la filière photovoltaïque française" poursuit-il. "Le gouvernement a manié son couperet chaque semestre unilatéralement et sans concertation aucune des acteurs de la filière. Le moratoire de décembre cherchant à faire le "ménage" parmi les vieux projets se trompe de cible en sacrifiant les projets vertueux 2010 plutôt que les projets spéculatifs de 2009".
Les deux propositions de Valsolar
En tant quindustriel des Alpes-Maritimes, ValSolar fait aussi deux propositions : 1. Une transparence totale sur les étapes de la file dattente. Cela permettrait
2. Une modification du décret favorisant les projets déposés à partir du 2ème semestre 2010 (après la baisse des tarifs de rachat du 1er septembre) ou léquilibre économique des projets laisse peu de place à la spéculation comme cela pouvait être le cas en 2008 et 2009.
La Côte doit privilégier l'intégration au bâti du photovoltaïque sur des bâtiments anciens
"Les Alpes-Maritimes et le Var sont en précarité électrique et disposent dun ensoleillement particulièrement favorable au développement du photovoltaïque", plaide Olivier Béchu. "Afin de répondre aux objectifs des 2 départements de développer 15% dénergies renouvelables dici fin 2012, le solaire est une réponse efficace et pérenne pour respecter ces engagements. Avec un foncier limité et des terres agricoles à préserver, lintégration au bâti du photovoltaïque sur des bâtiments anciens, à rénover, est la solution vertueuse que ValSolar a retenue sur tous ses projets photovoltaïques réalisés en 2009 et en cours dinstruction en 2010."
"Favoriser lintégration au bâti, pour le photovoltaïque français, a un sens et sinscrit dans une démarche "logique" de rénovation de parc vieillissant de bâtiments, qui plus est sur des départements ayant un besoin de production énergétique locale", conclut le directeur général de Valsolar en espérant que l"éclipse solaire" actuelle sera la plus courte possible. Voir la totalité de la position d'Olivier Béchu en cliquant sur le document attaché ci-dessous.
Valsolar à Mouans-Sartoux s'est spécialisé dans l'intégration du photovoltaïque dans les bâtiments anciens. |