Philippe de la Clergerie : l'automobile bien repartie
'Quand j'ai reçu les statistiques des ventes pour les huit premiers mois de l'année j'ai fait un bond : 46,6% de plus. Mais cette progression est due surtout à l'effet loueurs de voitures...'
Représentant des concessionnaires des Alpes-Maritimes, Philippe de la Clergerie (Fiat-Lancia) organisait le 3ème salon auto-moto de Cannes qui s'est terminé lundi. Concessionnaire lui même, il fait le bilan des dix jours de salon et présente les caractéristiques azuréennes d'une reprise des ventes automobiles, reprise sensible sur toute la France.Quel bilan tirez-vous de ce salon cannois ? Philippe de la Clergerie :'Nous avons cumulé un maximum de problèmes. D'abord, il y a eu un petit souci avec le temps : le premier week-end s'est tenu sous la pluie. Ensuite, l'affaire des routiers qui ont bloqué les dépôts et le début de pénurie d'essence dans le département ne nous a évidemment pas été favorable. Et puis, nous avons été confrontés au problème de la journée sans voiture… Mais malgré le mauvais temps, malgré le blocage des dépôts de carburant, malgré la journée sans voitures, nous avons fait le même nombre d'entrées que l'an dernier, soit un peu plus de 16.000. Et surtout, les ventes ont été bonnes. Ce qui confirme l'excellente tenue du marché de l'automobile depuis le début d'année.Cette reprise des ventes automobiles est-elle aussi sensible sur la Côte d'Azur que dans le reste de la France ? Philippe de la Clergerie :Oui, aussi sensible que dans le national. Mais, il faut pondérer les chiffres. Je m'explique. Quand j'ai reçu les statistiques des ventes cumulées pour les huit premiers mois de l'année, j'ai fait un bond. Nous étions en augmentation de 46,6% par rapport à la même époque l'an dernier! De janvier à août 1998, il s'était vendu 18.433 voitures. De janvier à août 1999, nous en étions à 27.033.La raison ne tient pas dans une explosion des ventes chez les concessionnaires. Mais dans le fait que l'Etat a demandé aux loueurs de voitures de ne plus immatriculer systématiquement leur flotte en 51 (le département de la Marne). Depuis le début de l'année, ainsi, le principe retenu est d'immatriculer le véhicule sur le lieu de location. Ce qui a provoqué évidemment de gros changements dans tous les départements touristiques où les flottes de véhicules en location étaient importantes.Sur la Côte d'Azur, cet effet ne pouvait qu'être spectaculaire. D'autant plus que l'aéroport Nice-Côte d'Azur est la seconde plate-forme nationale pour la location. Ainsi, les immatriculations réalisées par les loueurs se sont-elles montées à 6.000 pour les huit premiers mois de l'année (l'incidence sera de 10.000 pour la totalité de l'année 1999). Ces ventes ne se pratiquent pas au niveau du concessionnaire. Il s'agit de ventes traitées directement avec les constructeurs. Pour avoir une vision réelle de l'accroissement des ventes réalisées par les concessionnaires, il faut donc retrancher ces 6.000 véhicules. Nous nous retrouvons ainsi avec une progression de 15%. Soit sensiblement la moyenne nationale (14,5%).Les perspectives restent-elles aussi bonnes pour l'an prochain ? Philippe de la Clergerie :Je le pense. Au niveau français nous allons sur des ventes de l'ordre de 2,1 millions de véhicules. Sur le département des Alpes-Maritimes, nous sommes en nette progression depuis 1997. Voici d'ailleurs les chiffres : 26.354 véhicules vendus en 1997; 29.460 sur 1998. Si nous enlevons l'effet 'voitures de location', nous devrions approcher les 33.000 ventes en 1999. Pour 2000, nous tablons sur une augmentation des ventes de l'ordre de 10%.Les évolutions du marché ? On retiendra que le segment des monospaces se trouve en pleine expansion sur la Côte d'Azur. Toutes les marques généralistes disposent désormais d'un monospace dans leur gamme. Cette tendance devrait se poursuivre sur 2000, avec également un boom des petites voitures type Smart à 4 places.'