Pas d'enseignes lumineuses "Finance islamique" à Nice
Le Tribunal Administratif de Nice a rejeté hier la requête de la société Noorassur qui contestait le refus opposé par la ville de Nice d'apposer deux enseignes lumineuses portant la mention "Finance islamique" sur la devanture de la nouvelle agence qu'elle ouvre près du port.
Pas d'enseignes lumineuses "Finance islamique" en devanture pour la nouvelle agence qu'ouvre Noorassur près du port de Nice. Le Tribunal Administratif de Nice a rejeté hier la requête de la société qui contestait le refus opposé par la ville de Nice et a validé ce refus. Une décision qui a satisfait Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole, qui avait estimé "que la terminologie "Finance Islamique" pourrait conduire à des troubles à l’ordre public ou des rassemblements hostiles, notamment en raison de l’attentat du 14 juillet 2016 qui a touché la Ville de Nice. Et de rappeler que "les événements survenus à Nantes et à Chelles début 2016, attestaient du risque sérieux de troubles générés par de telles enseignes : vitrine de l’agence brisée, menaces de mort…"
Le Tribunal Administratif a ainsi reconnu que la décision de la ville était proportionnée à la menace existante et ne faisait pas obstacle à l’exercice d’une activité professionnelle. Dans son ordonnance, le Tribunal note que l'interdiction ne "peut être regardée comme portant atteinte, de manière suffisamment grave et immédiate, à l'intérêt public de lutte contre toute discrimination fondée sur la religion".
Dans un communiqué, la ville a rappelé de son côté, que "la terminologie de cette enseigne Finance Islamique, c'est-à-dire respectant les principes de la Charia, représente clairement une marque de communautarisme que Nice refuse sur son territoire et contre laquelle elle s'est toujours battue" . Et de souligner qu'il "n'existe pas de Finance chrétienne ou de Finance judaïque ! Cette enseigne cible clairement une partie spécifique de la population".
Ce bras de fer, qui suit celui engagé autour de la mosquée En-Nour à Nice Méridia et vient rappeler la séquence de l'été dernier autour du burkini, n'est pas forcément terminé. "Le juge des référés n'a pas statué sur la discrimination dénoncée dont le tribunal administratif de Nice reste saisi par le recours en annulation déposé au fond contre la décision de la commune, lequel mettra entre 12 et 24 mois à aboutir", a précisé Me Patrice Spinosi, l'avocat de Noorassur, cité par Le Figaro.