Grosse déception hier matin pour l'Université Nice Sophia Antipolis. Elle ne figurait pas dans la liste des six villes retenues dans la première vague de l'Opération Campus en faveur de l'immobilier universitaire (au final 10 villes seront retenues). Tard dans la soirée de mercredi, Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, avait diffusé dans un simple communiqué la liste des six premières villes "lauréates" de cette opération destinée à rénover le patrimoine des universités françaises grâce à la cession de 3% du capital d'EDF intervenue à hauteur de 5 milliards d'euros. Sont retenues dans cette première "fournée" : les villes de Bordeaux, Toulouse, Grenoble, Lyon, Montpellier et Strasbourg, ce qui représente 19 universités au total pour quelque 340.000 étudiants.
Peu d'espoir dans la "seconde" fournée
Tout espoir certes n'est pas perdu. Mais les déclarations hier dans la matinée de Valérie Pécresse ne laissent guère d'espoir pour la seconde et dernière "fournée" qui concernera quatre villes. Une seconde fournée dont l'appel à projet s'achèvera le 7 juin et dont le résultat est attendu pour la mi-juillet. La ministre de l'enseignement supérieur qui cherchait à rassurer les villes ne figurant pas dans le premier "lot" (46 candidatures avaient été posées dont outre Nice, celle de Sud-Toulon Var) a mis en avant 7 projets qui n'avaient pas été pris mais qui étaient considérés à "fort potentiel" : Aix-Marseille, Lille, Nancy-Metz, Paris-Centre, Créteil-Marne-la-Vallée, Aubervilliers et Saclay. Même si Valérie Pécresse a assuré que cette mise en avant ne présageait en rien la décision finale, il était possible de prendre ces noms comme une indication sérieuse. Peu d'espoir donc, à priori, pour Nice, dans ce que certains ont appelé les "rattrapages".
Cinq autres pôles universitaires, a-t-il été ajouté, ont bénéficié d'une "mention spéciale du jury" : Cergy, Dijon, Le Havre, Rennes et Valenciennes. Si ces cinq villes ont présenté des dossiers qui ne répondaient pas à l'ensemble des critères, elles n'en bénéficieront pas moins d'un "accompagnement particulier" du ministère pour mener à bien leurs projets. Reste pour les villes non élues, comme Valérie Pécresse s'y est engagée, le choix des priorités des crédits de mise en sécurité et des contrats de plan Etat-région avec une prise en compte, dès 2009, des notes d'intention des dossiers non retenus.
Une réaction de l'opposition municipale
Cette "non sélection" de Nice a suscité une réaction de l'opposition municipale. Dans un communiqué, Patrick Allemand (PS), chef de file de "Changer d'ère" note que " Les 500 millions d'euros promis par le gouvernement pour relancer l'Université française éviteront la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur si rien n'est fait dans les jours qui viennent". Et d'ajouter que, "dans la deuxième série parmi lesquels seront choisis les 4 derniers projets figurent 4 projets parisiens, Nancy, Marseille et Lille qui ont été encouragés par la ministre de l'enseignement supérieur. La déception pour l'Université de Nice Sophia Antipolis est immense car son projet était de qualité".
"Une fois de plus, Nice est la seule grande ville de France à passer à côté d'une aide majeure de l'Etat", écrit Patrick Allemand. Il remarque qu'"à l'exception de Bordeaux, toutes les villes choisies par le gouvernement sont dirigées par des maires socialistes. A quoi sert donc le maire de Nice ? Je lui demande d'intervenir avec vigueur auprès du gouvernement. L'opposition municipale "Changer d'ère" réaffirme son soutien à la communauté universitaire et appuiera toute action en ce sens car il y va de l'intérêt général de la ville et de l'avenir de son université. Une non sélection serait un très grave échec pour notre ville", conclut-il.
Lire également sur le site www.enseignementsup-recherche.gouv.fr : "Opération Campus : rénovation de 10 projets de campus"
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