Quel est l'avenir de l'ex-Philips semiconductors sur Sophia Antipolis? La question se pose depuis peu. Très peu même puisque le rachat par des fonds d'investissements de toute la division semi-conducteur du géant néerlandais de l'électronique s'est concrétisée, le 2 octobre 2006. Pour la Côte d'Azur high Tech, cette question a toute son importance L'ex-Philips, devenu NXP (de nouvelle expérience) représente sur la technopole 300 emplois CDI (400 si l'on compte les thésards, stagiaires et sous-traitants). C'est aussi un pilier du pôle de compétitivité SCS (Solutions Communicantes Sécurisées) et l'entreprise reste l'une des très belles signatures de la microélectronique azuréenne.
Le plan de développement Sophia 2008
L'intervention d'Henri-Alain Rault, président et CEO France de NXP semiconductors, peu après la concrétisation du rachat, lors de SAME, le Sophia Antipolis Forum of MicroElectronics, a aussi jeté un froid. Le message tient en deux mots : oui mais Oui NXP peut continuer à se développer sur le site, mais les nouveaux responsables de la société sont quelque peu amers du peu d'écoute qu'ils obtiennent des pouvoirs publics locaux.
Henri-Alain Rault résume ainsi la situation. Avant même le rachat, Philips semi-conducteurs avait élaboré un plan de développement sur Sophia Antipolis. Il s'appelle Philips 2008. Pourquoi 2008 ? Parce que les baux de location de l'immeuble dans lequel se trouve NXP, ex-Philips semiconductors, se terminent fin 2007. Il s'agit d'une échéance pour décider ou non d'une expansion.
Le plan vise à reprendre les 6.000 m2 de locaux de Galderma qui seront libérés au 1er janvier 2007, Galderma ayant terminé le déménagement vers son centre de recherche européen construit un peu plus loin sur Sophia. NXP doublerait ainsi la surface de ses locaux, pourrait rapatrier une centaine d'employés actuellement dans un autre immeuble et passer à quelque 600 personnes d'ici 2009. Seulement, l'affaire traîne autour du rachat de l'immeuble.
Une transaction engagée mais pas finalisée
NXP est d'autant moins sûr de pouvoir bénéficier de cette opportunité qu'en juillet dernier Atisreal annonçait qu'il mettait sur le marché immobilier une offre immobilière d'envergure et qui n'était autre que l'ancien site de Galderma. Cette "opportunité unique" sur la technopole était ainsi présentée comme un ensemble de quelque 7000 m² de bureaux, laboratoires, et locaux techniques, ainsi que 14.000 m² de droits à construire résiduels. Un ensemble "conçu pour accueillir une activité du secteur de la santé ou des biotechnologies, mais (qui) pourrait sadapter également à une activité de tertiaire supérieur".
Ce qu'attend aujourd'hui NXP ? Non pas des subventions. Ce n'est pas ce que demande Henri-Alain Rault et il est revenu à plusieurs reprises pour bien préciser ce point. Il n'attend pas non plus que les pouvoirs publics s'immiscent dans une transaction privée entre d'un côté L'Oreal, propriétaire du site de Galderma et la Société Générale qui rachèterait l'ensemble pour le louer ensuite à NXP (la société est déjà à Sophia le locataire de la Société Générale). Ce qu'attendent les patrons de NXP Semicondutors, c'est plutôt une reconnaissance ainsi qu'un appui des pouvoirs publics locaux afin de débloquer la situation.
L'exemple de Caen
A Caen, l'ex-Philips Semiconductor s'est développé en bénéficiant d'une attention particulière de la région et du département et en travaillant main dans la main avec les autorités. C'est ainsi que le groupe a pu lancer un ambitieux projet de Campus autour de son implantation. Sur la Côte, il n'a pas ressenti cette volonté collective de développer l'activité industrielle et se sent par trop noyé dans le nombre. D'où cette amertume et les incertitudes quant au développement de son centre de recherche et développement sur le site de Sophia Antipolis.
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L'éco de la Côte.