Nortel : 22 milliards d'euros de perte en un trimestre !
Rude semaine pour les télécoms. Après les "profit warning" de Philips, ST Microelectronics, Nokia, la "bombe" Nortel avec 10.000 licenciements de plus. La Telecom Valley azuréenne s'inquiète.
Une bombe dans le secteur des télécommunications déjà dévasté : Nortel a annoncé vendredi 15 juin, une perte historique de 22 milliards d'euros (19,2 milliards de dollars) pour le deuxième trimestre 2001. Le géant canadien des télécoms, qui avait déjà annoncé la suppression de 20.000 emplois, envisage d'alourdir la note sociale et de supprimer 10.000 emplois supplémentaires. Sur six mois, l'équipementier se séparera ainsi du tiers de ses effectifs. A Sophia Antipolis, où l'établissement de Nortel compte environ 300 personnes, l'inquiétude risque évidemment de monter d'un cran. Difficile d'être à l'abri quand un tel séisme touche un groupe planétaire.Pourquoi une telle ampleur de perte sur un trimestre pour Nortel qui affiche un chiffre d'affaires annuel de 30 milliards de dollars ? Tout simplement parce que ce trimestre a pris en compte l'effondrement boursier des start-up acquises par le groupe durant l'euphorie (plus de 12 milliards de dollars pour ce poste). Une situation bien expliquée dans Le Monde sous la plume de Laurence Girard. L'article "Le canadien Nortel annonce des pertes et des licenciements sans précédent" explique comment dans la course vers l'Eldorado de la nouvelle économie, Nortel a investi 20 milliards de dollars dans l'achat de start-up surcôtées. L'explosion de la bulle spéculative touche d'ailleurs pareillement les autres équipementiers qui étaient en compétition. Lucent, qui a déjà licencié massivement (dont une centaine de personnes dans les Alpes-Maritimes), Alcatel, Cisco, Ericsson et Siemens souffrent également beaucoup.Aussi, la semaine qui s'est achevée a-t-elle été particulièrement meurtrière pour les télécommunications avec une multiplication de "profit warning". Le néerlandais Philips, le franco-italien fabricant de semi-conducteurs ST Microelectronics, le finlandais Nokia, le suédois Ericsson, ont tous apporté une note négative au marché. Une situation inquiétante pour la Telecom Valley azuréenne où, déjà, toute l'activité de microélectronique connaît un fort ralentissement.