Nice Urban Free Ride : l'incroyable feuilleton !
La belle aventure d'un 'Woodstock de la glisse' a viré à l'aigre : la veille de l'ouverture, la manifestation a été carrément annulée. Reste maintenant à savoir qui en fera les frais.
Les choses ne se sont pas arrangées pour la Nice Urban Free Ride qui devait avoir lieu entre Prom' et mer, du vendredi 12 au dimanche 14 novembre. Jeudi après-midi, après plusieurs jours de stop and go, ce qui était redouté est arrivé : une annulation pure et simple la veille de l'ouverture. Jeudi, si les amateurs de glisse avaient pu garder l'espoir de pouvoir maintenir le sommet mondial de Nice, le problème financier qui s'était révélé en plein dans la soirée ne pouvait, lui, être surmonté. D'autant moins que les incertitudes qui avaient plané sur le maintient de la manifestation menaient droit au fiasco commercial de l'opération. Le crash était inévitable !Le chaud et le froidMais quel incroyable feuilleton ! Aura lieu ? N'aura pas lieu ? Depuis le début de la semaine, c'est le chaud et le froid qui étaient soufflés en alternance. Mercredi après-midi, après une très chaude alerte mardi, la voie semblait se rouvrir pour le 'Nice Urban Free Ride'. La commission départementale de sécurité avait finalement donné son avis favorable. Il est vrai que, le drame de Furiani restant dans toutes les têtes, les responsables de la sécurité avaient tenu à obtenir de solides assurances quant à la solidité du 'Big air, l'immense échaffaudage de 28 mètres de hauteur installé sur les galets.Le problème de la circulation un jour férié (le jeudi 11 novembre) de plus de dix camions d'azote, avait lui aussi pu être réglé. L'azote, rappelons-le, était nécessaire pour obtenir, par un procédé technique très sophistiqué, de la neige susceptible de tenir par une température qui est loin d'être proche de zéro.En revanche, mercredi en fin de soirée, à J -2, un autre obstacle se dressait : financier cette fois. Jean-Luc Donard, l'organisateur, mettait ce nouveau problème sur le compte de la présence d'une compagnie de CRS qui aurait été exigée et dont le coût, non budgetisé, dépassait les 200.000 F. En vain, dans la journée, des subventions ou des avances avaient été cherchées du côté du Conseil général ou de la mairie de Nice. Tandis que les prestataires de services commençaient à prendre peur devant la tournure des événements et le risque de débâcle financière.Il manquait 1,3 million de francsDans son édition du 11 novembre, le quotidien Nice-Matin faisait le compte : il manquait mercredi soir 1.330.000 F à Jean-Luc Donard pour boucler son budget. D'où une solution envisagée par l'organisateur de supprimer plusieurs disciplines du programme comme l'escalade (classique et sur glace) ou le saut à vélo (le Dirt BMX). Le marathon des négociations devait se poursuivre jeudi matin. Et de nouvelles réponses étaient attendues en fin de matinée. Elles étaient cette fois négatives. Jean-Luc Donard décidait de jeter l'éponge.Des questions ne vont pas bien sûr manquer de se poser. D'autant plus que le budget de la manifestation était élevé (autour de 6 millions de francs) et que des frais ont déjà été engagés ne serait-ce que pour monter l'imposante structure métallique, faire venir les camions d'azote, lancer la manifestation, etc. La débâcle de l'Urban Nice Free Ride risque de coûter cher. Qui en fera les frais ?A qui la faute?Jean-François Roubaud, dans 'Nice-Matin' du vendredi 12 novembre, rappelait d'autres débâcles comme celle du Festif ou du Festival de la Cascade. Et commençait à poser la question 'à qui la faute ?' Jean-Luc Donard, d'un côté, déclare qu'il a accepté de prendre la responsabilité de l'organisation parce qu'il comptait sur les aides de la mairie de Nice (1,2 million de francs votés par le conseil municipal du 25 juin) et du Conseil général (400.000 francs en achats de billets pour les collégiens).Soit. Mais dès le 5 août la ville avait dû retirer la délibération suite à une observation de la Préfecture. Difficile de dire deux jours avant l'ouverture de la manifestation que l'on n'avait pas été prévenu. Mais force est aussi de constater que les responsables municipaux, en dépit des dénégations (voir le communiquéde la mairie), ont été légers de ne pas s'assurer que le retrait de la subvention ne rendait pas le tour de table impossible à réunir.Reste que cette compétition était une belle idée, un beau challenge pour Nice. Elle aurait pu donner au tourisme niçois une image de jeunesse, de haute technologique (c'était une prouesse très high tech que d'organiser une compétition de glisse sur neige devant la plage !). La Nice Urban Free Ride laissera à coup sûr un goût amer. Sans parler des suites financières voire judiciaires sur lesquelles ouvrent l'annulation d'une grosse manifestation, la veille même de l'ouverture…