Nice-Matin : Nethys, son principal actionnaire, prêt à se retirer ?
Plus gros actionnaire de Nice-Matin, le groupe industriel wallon, serait-il en train de "tout faire pour prévoir, à brève échéance, une cession des titres de la presse dans le sud de la France", comme l'a affirmé Fabian Culot le vice-président de Publifin, la maison mère de Nethys, dans une interview à la radio belge. Interrogé, Publifin a démenti mais a laissé plané la possibilité de s'interroger sur son meilleur périmètre d'action.
De nouvelles incertitudes viennent d'apparaitre pour le groupe Nice-Matin sur le soutien de Nethys, son principal investisseur et futur "repreneur". Le groupe wallon qui est monté à 34% du capital en décembre dernier et doit prendre la majorité des parts (51%) en décembre prochain, a-t-il changé d'avis et cherche-t-il maintenant à se désengager ? Le débat est ouvert. Certes, ne n'est pas la première fois que les investissements du groupe industriel liègeois dans la presse, celle de Belgique comme celle de France (outre Nice-Matin, Nethys est actionnaire de La Provence), sont discutés à l'intérieur d'un groupe industriel qui s'interroge sur son meilleur "périmètre d'action".
Mais cette fois, la question n'a pas été seulement posée. Ainsi, dans une interview donnée début février à la radio belge RTBF, Fabian Culot, vice-président de Publifin, maison-mère publique de Nethys, s'est montré affirmatif : "nous sommes en train de tout faire pour prévoir, à brève échéance, une cession des titres de la presse dans le sud de la France. C'est en cours, il y a des contacts qui se nouent et je pense qu'il faut les poursuivre le plus rapidement possible".
Réaction évidemment de la SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif) qui pilote Nice-Matin et qui a demandé officiellement ce qu'il en était à Publifin. La réponse a été plutôt rassurante : Fabian Culot, n'est qu'un des administrateurs, il n'engage que lui-même, pas le groupe et la question d'un désengagement n'est pas à l'ordre du jour. Certes. Mais néanmoins, une petite fenêtre de doute est restée ouverte, la réponse se terminant par une phrase plutôt sibylline : si Nethys était appelé à faire évoluer sa stratégie, vous en seriez averti.
Interrogé par le quotidien "Les Echos", Fabian Culot s'est montré moins catégorique. "Il redit qu'il y a bien une étude en cours du "périmètre d'action" de Nethys, groupe de 3.000 personnes et de 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, "mais rien n'est encore décidé". Et si une sortie des titres du sud est actée "cela se fera dans le respect des contrats en cours", relève Les Echos. Le prochain conseil d'administration de Nethys, prévu dans quelques jours, à la mi-février, sera donc attentivement suivi. Même si la question n'est pas à l'ordre du jour, le sujet risque d'être abordé.
D'où l'inquiétude des salariés de Nice-Matin, alors que le titre reste sous perfusion financière (en décembre, une avance de 2,5 M€ à été demandée à son principal actionnaire pour boucher le trou de trésorerie causé par une perte d'environ 2 M€ en 2017). Cela d'autant plus que, outre les incertitudes qui apparaissent désormais sur l'évolution du capital, plusieurs projets sont pour l'instant en suspens comme la mise en place d'un nouvel outil éditorial mutualisé avec "Les éditions de l'Avenir", l'un des groupes de presse les plus importants de Belgique, qui est également propriété de Nethys.
- Voir l'article du 2 février dans Rtbf.be : Nethys va se désengager de la presse belge et française pour "maintenir la pluralité de la presse"
- Voir l'article de Lesechos.fr : Incertitude autour de l'évolution du capital de « La Provence » et de « Nice Matin »