Nice-Matin : les salariés-actionnaires choisissent Nethys
C'est le groupe belge Nethys qui a été choisi a une très large majorité (94% des voix exprimées) comme investisseur par les actionnaires-salariés de la SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif). Déjà au capital de La Provence, Nethys montera progressivement dans le capital : 20 % d'abord, 35 % début 2017 et 51% fin 2018. Au total il investira 15 M€ (2 M€ dans l'immédiat avec l'ouverture d'une ligne de crédit de 10 M€, puis 3 M € fin 2018).
Donné comme grand favori, c'est le groupe belge Nethys qui a été retenu aujourd'hui comme investisseur pour Nice-Matin par les actionnaires-salariés de la SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif) réunis en assemblée générale extraordinaire au siège, boulevard du Mercantour à Nice. Une assemblée très suivie avec un choix entre quatre candidats qui a été opéré par 399 votants (dont une vingtaine de procurations) sur les 432 souscripteurs-actionnaires. Nethys l'a emporté très haut la main avec 351 voix (94% des voix exprimées), plus d'une vingtaine de voix se répartissant entre les trois autres candidats (11 pour Christian Mars, 9 pour Michel Ohayon et 6 pour Georges Goshn), le reste étant des votes blancs.
La perspective de devenir majoritaire fin 2018
C'est donc Nethys qui devrait rentrer prochainement dans le capital de Nice-Matin avec la perspective de devenir majoritaire fin 2018-début 2019. Son entrée dans le groupe et sa montée progressive se feront en trois temps, suivant la proposition retenue par l'assemblée. Dans un premier temps, dès que le pacte d'actionnaires aura été signé et approuvé par une nouvelle assemblée générale des salariés-actionnaires, le groupe prendra 20% des parts. Il apportera 2 M€ et ouvrira une ligne de crédit de 10 M€. Dans un deuxième temps, début 2017, il montera à 35% puis dans un troisième temps fin 2018 ou début 2019, il apportera 3 M€ supplémentaires mais deviendra majoritaire avec 51% des parts.
Lors de l'assemblée générale, il a été précisé que la SCIC qui garde 49% des parts, continuerait d'exister. Une nouvelle société réunissant les deux groupes d'actionnaires, Nethys et SCIC, serait alors créée sous forme de SAS. Si la SCIC garderait son conseil de surveillance, son collège de lecteurs, ses souscripteurs-salariés et ses deux investisseurs privés du départ, en revanche, la nouvelle société ne serait plus dirigée par un Directoire comme aujourd'hui, mais par un Pdg.
Pas de licenciement envisagé
Il a été également précisé qu'aucun licenciement n'était envisagé, que l'imprimerie serait "sanctuarisée" (l'un des candidats, Georges Goshn proposait un journal uniquement sur le Net à l'image de France-Soir dont la perspective a glacé les ouvriers du Livre) et que le plan de relance de la SCIC serait maintenu avec ses volets de diversification (location de locaux, colisage avec la distribution de colis pour le compte d'autres sociétés, événementiel…) et développement du numérique. Concernant les relations avec La Provence, le quotidien marseillais dans lequel Nethys est déjà actionnaire (11% depuis octobre 2015 et une volonté de monter dans le capital), il a été expliqué que des synergies seraient recherchées (administration, rédaction notamment), mais qu'il n'y avait pas de fusion en vue.
Avec Nice-Matin, Nethys fait un grand coup et met un pied solide en France. A l'image du groupe Rossel, propriétaire du Soir à Bruxelles et entre autres en France de La Voix du Nord, il joue la carte de la PQR, la Presse Quotidienne Régionale actuellement en difficulté dans la tourmente numérique. S'il est pour l'instant peu connu en France, ce groupe industriel est bien implanté en Belgique et particulièrement dans la région de Liège. Positionné dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications et du développement industriel (plus de 700 M€ de chiffre d'affaires en 2014), il s'est intéressé aux médias plus tardivement en achetant en 2013 le journal belge l'Avenir et les éditions l'Avenir. Il est également propriétaire d'hebdomadaires de télévision et des chaînes payantes de BeTV (ex-Canal + Belgique) et pourrait bientôt piloter Nice-Matin dont rêvait son rival belge Rossel.
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Un nouveau départ pour le groupe Nice-MatinRepris par la SCIC en novembre 2014, le groupe Nice-Matin, sans investisseur, pouvait tenir jusqu'à la fin 2016 mais très difficilement au-delà. S'il annonce avoir retrouvé l'équilibre l'an dernier autour d'un chiffre d'affaires de 85 M€ et avoir enrayé la chute des recettes publicitaires en 2015 (elles étaient tombées à 37 M€), il lui reste encore des dettes anciennes à régler à une échéance de moins d'un an : 2 M€ de prêt à rembourser à la région (prêt d'octobre 2014 pour lequel un moratoire d'un an avait déjà été obtenu); un solde de près de 5 M€ de charges sociales; le financement du reste des départs (une centaine sur ceux qui avaient été actés lors du plan de reprise par la SCIC) pour environ 8 M€. Nice-Matin, qui compte environ 800 salariés avec sa filiale Eurosud (publicité) et sa filiale de portage, tire quotidiennement à 145.000 exemplaires pour ses trois titres confondus (Nice-Matin, Var-Matin, Monaco-Matin). Dans un communiqué, le groupe note que l'arrivée de Nethys va désormais lui permettre "de construire son avenir et de déployer une stratégie ambitieuse". |