Nice-Matin : l'appel d'offres de reprise est désormais lancé

Plus de délai cette fois. Les administrateurs du groupe en redressement judiciaire depuis le 26 mai ont lancé l'appel d'offres de reprise aujourd'hui vendredi par un texte dans le quotidien "Les Echos". Les investisseurs doivent déposer leur projet avant le 15 juillet. Hier, lors d'une assemblée générale historique de la coopérative ouvrière de Nice-Matin, les salariés ont voté une motion de défiance envers leur actionnaire GHM, réfutant par avance toute solution de reprise à laquelle il serait associé.

Toujours rien. L'argent promis par les repreneurs n'était toujours pas arrivé à ce jour. Aussi, les administrateurs du groupe régional de presse en redressement judiciaire depuis le 26 mai ont lancé l'appel d'offres de reprise. La semaine dernière, ils l'avaient repoussé d'une semaine, devant les promesses de règlement imminent. Faux espoir. Aujourd'hui, le texte de l'appel d'offres est passé dans le quotidien "Les Echos". La procédure est engagée. Ces offres doivent être déposées avant le 15 juillet. C'est à partir de cette date, soit quelques jours avant les vacances judiciaires (le 23 juillet) qu'elles seront étudiées par les administrateurs, Me Huertas et Abitbol.

Hier, jeudi, alors que se tenait une assemblée générale de la Coopérative de main d'œuvre du groupe Nice-Matin (les salariés, administratifs et ouvriers du livre du quotidien hors le personnel des filiales Eurosud et de Publinice), une motion de défiance envers l'actionnaire, le Groupe Hersant Media a été votée. Une AG par ailleurs historique puisqu'il a été enregistré 454 votes, soit 81% de votants. Du jamais vu à Nice-Matin. Outre cette participation particulièrement massive, une très large majorité s'est dessinée pour la motion de défiance puisque 83% des votants ont opté pour.

Celle-ci, certes, ne change rien à la situation. Mais les salariés ont tenu à adresser un message clair : quelle que soit la solution retenue par les administrateurs, ils ne veulent pas que GHM y soit associé de près ou de loin. C'est leur actionnaire qu'aujourd'hui ils tiennent pour responsable du naufrage en cours. D'autre part, lors de l'assemblée générale de la Coopérative, une hypothèse a été avancée pour expliquer ce paiement sans cesse reculé. Pour certains, les repreneurs attendraient que le nouvel appel d'offres soit lancé pour postuler de nouveau et bénéficier de la situation nouvelle avec effacement ou gel de certaines créances et renégociation du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi). A voir.

L'appel d'offres n'ayant été lancé qu'aujourd'hui, il n'y a évidemment pour l'instant aucune proposition ferme. Mais cette semaine, les administrateurs auraient reçu la visite de briscard des médias, Etienne Mougeotte, ancien directeur du Figaro et Patrick Le Lay, ancien patron de TF1 qui sont venus se renseigner pour le compte d'Iskandar Safa, le milliardaire libanais de Mandelieu. Preuve que les investisseurs intéressés ne devraient pas manquer maintenant de se dévoiler.