Nice : le torchon brûle entre le maire et le préfet!
La tension montre entre Christian Estrosi, député-maire de Nice et Adolphe Colrat, préfet des Alpes-Maritimes. Après la question des rythmes scolaires et les incidents du match Nice-Bastia à l'Allianz Riviera, un nouveau sujet de fâcherie est apparu aujourd'hui : l'Etat a exclu les communes de la Métropole du dispositif d'aide au titre des calamités publiques concernant les intempéries de début d’année 2014.
C'est une nouvelle affaire qui ne va pas réchauffer les relations de plus en plus tendues entre Christian Estrosi, le député-maire de Nice, et Adolphe Colrat, le préfet des Alpes-Maritimes : les communes de la Métropole ont été exclues du dispositif d'aide au titre des calamités publiques concernant les intempéries de début d’année 2014. "Alors que les intempéries, du 16 au 20 janvier 2014, ont occasionné des dégâts importants notamment sur les infrastructures routières et d’assainissement, évalués à plus de 14 millions d’euros, sur plus de 30 communes de la Métropole, l’Etat vient d’annoncer ce jour qu’aucune aide ne sera apportée au bénéfice des communes concernées" s'insurge Christian Estrosi dans un communiqué.
Et de conclure que "devant cette décision inique et qui ne repose sur aucun fondement règlementaire, l’Etat exclut, de fait, de la solidarité nationale la Métropole Nice Côte d’Azur et ses communes membres".
Ce nouvel incident s'est déroulé ce matin mercredi. Le Préfet avait réuni les représentants des communes et des collectivités frappées par les fortes pluies de ce début d’année pour parler de la détermination des montants financiers alloués par l’Etat. Apprenant que les communes étaient exclues du dispositif, la délégation représentant la Métropole Nice Côte d’Azur a décidé de quitter la réunion.
Des relations qui se sont envenimées autour de la question des rythmes scolaires
Les relations entre Christian Estrosi et Adolphe Colrat, nommé à Nice en juin 2013, se sont envenimées autour de la mise en place des rythmes scolaires. En guise de protestation face à une réforme qu'elle conteste, la ville a notamment décidé de vendre la villa communale louée à la rectrice de l'Académie de Nice, décision suivie d'effet lors du dernier conseil municipal.
Mais la tension est nettement montée d'un cran le dernier week-end. D'abord le samedi matin quand, à l'occasion des Rencontres de la Sécurité sur la promenade des Anglais, Christian Estrosi a dénoncé les "propos antirépublicains et insultants" que le préfet aurait tenus à son égard la veille, lors d'une réunion du conseil départemental de l'Education nationale sur le sujet justement des rythmes scolaires. Le maire de Nice était allé même jusqu'à vider son sac de récriminations, parlant publiquement d'un manque d'écoute sur des sujets comme la lutte contre le djihadisme, les squats, la prostitution, la santé publique, le problème des mineurs, etc. Il avait ajouté, toujours publiquement, qu'il avait demandé au ministre de l'Intérieur de "tirer toutes les conséquences de cette attitude" ainsi que l'a souligné "Nice-Matin".
Et puis, le soir même, autre sujet de vive friction : les incidents du match Nice-Bastia à l'Allianz Riviera. Pour Christian Estrosi, ainsi qu'il l'a affirmé le lendemain du match, dimanche sur RMC, c'est la préfecture qui en porte la responsabilité. Selon lui, l'interdiction qu'elle a prise de montrer des emblèmes corses au match a provoqué la sortie du drapeau et a conduit ainsi à l'envahissement. S'ajoute aujourd'hui dans le contentieux un nouveau sujet de discorde.
Eric Ciotti dénonce l’abandon des promesses du Gouvernement et du Conseil RégionalDans un communiqué, Eric Ciotti, président du Conseil général à dénoncé l'abandon des promesses du Gouvernement et du Conseil Régional à l’égard des communes sinistrées du Département "Alors que le Gouvernement s’était engagé à faire jouer pleinement la solidarité nationale, l’État vient d’annoncer que seule une minorité des collectivités affectées sera indemnisée. En effet, sur les plus de 37 millions d’euros de travaux déclarés dans le département et alors que l’aide du Conseil général s’élève d’ores et déjà à plus de 5 millions d’euros, seul 1,3 million d’euros sera alloué par l’Etat sur avis de la mission interministérielle dédiée. Les promesses du Conseil Régional à hauteur de 2 à 3 millions d’euros, énoncées publiquement par la voix de son Président qui avait alors fait le déplacement dans l’est du Département, ne sont finalement pas au rendez-vous. Lors de cette réunion, le Conseil Régional a finalement annoncé seulement 800 000 € pour les communes sinistrées. Je déplore qu’une fois de plus le Gouvernement et le Conseil régional n’assument pas leurs responsabilités. Cette situation est un exemple supplémentaire du désengagement financier de l’État vis-à-vis des collectivités territoriales sinistrées. Je demande solennellement au Premier ministre et au Président du Conseil régional de tenir leurs engagements en apportant l’aide annoncée." |