Nice : la coopération économique transfrontalière Italie-France relancée
Réunies au siège de la CCI Nice Côte d’Azur à Nice, les institutions consulaires de la Côte ont signé avec leurs homologues des régions italiennes les plus proches, un premier accord de coopération en faveur du développement économique des territoires respectifs et de leurs entreprises. A suivre.
S’il est un pays qui est proche de la Côte d’Azur, tant par sa frontière commune, que par sa culture ou son partage de la Riviera, c'est bien l’Italie. Mais pourtant, cette proximité n’a toujours pas rebondi sur l’activité économique. Dans ce domaine les échanges transfrontaliers sont restés très discrets pour ne pas dire quasiment inexistants. Les tentatives qui ont été faites jusqu’à présent pour créer une véritable économie transfrontalière et la porter à un niveau que l’on retrouve dans d’autres territoires français, n’ont pas été suivies d’effets. Aussi, l’accord qui vient d’être signé à la CCI Nice Côte d’Azur pour une stratégie commune de coopération européenne porte-t-il de nouveaux espoirs de relance. (Photo DR : les représentants des institutions consulaires françaises et italiennes réunies au Palais consulaire de Nice).
Des enjeux économiques et des intérêts communs
Ce premier accord de coopération en faveur du développement économique des territoires respectifs et de leurs entreprises a été signé, côté italien, par la Chambre de Commerce Riviere di Liguria-Imperia, La Spezia Savona et la Chambre de Commerce de Cuneo ; côté français par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat PACA, la Chambre d’Agriculture des Alpes-Maritimes et la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur. D’une durée de 2 ans, cet accord est basé sur le constat que la France et l’Italie ont des enjeux économiques et des intérêts communs : chefs d’entreprises, artisans, commerçants, exploitants agricoles des deux côtés de la frontière sont confrontés à des mutations similaires dans les mêmes secteurs d’activité, tourisme, services, commerces, technologie et innovation et artisanat.
Toutes les parties ont convenu également qu’espaces fonciers, voies de communication et infrastructures de transport performants, nouvelles exigences liées au développement durable, offre de formation renouvelée sont autant d’enjeux à relever et que dans ce contexte, travailler ensemble dans une optique de coopération renforcée est naturel et nécessaire.
Ce que prévoit l'accord signé
Sur cette base, l’accord prévoit aussi en premier lieu de définir des actions pour renforcer la compétitivité et contribuer à la modernisation du tissu économique local dans les domaines suivants :
- Economie et emploi : foncier et aménagement du territoire, climat et transition écologique, mobilité durable, création d’entreprise dans l’économie verte, l’économie bleue, l’économie circulaire, tourisme ;
- Soutien aux activités productives (produits du terroir) via des outils innovants ;
- Services dans l’éducation, la santé, la Silver Economy, la promotion de services itinérants ou à distance.
Il est question également de porter ensemble des projets cofinancés par les programmes européens afin d’encourager le développement économique. Troisième volet : initier la mise en réseau d’acteurs publics français et italiens dans le cadre des traités internationaux.
"Créer, entre l’Italie et la France, une seule zone européenne attractive"
“Les complémentarités franco-italiennes imprimées par l’histoire, la géographie, la culture vont de soi. A nous d’imaginer de nouvelles sources de développement et de croissance pour notre région franco-italienne et ses citoyens”, a rappelé Jean-Pierre Savarino, président de la CCI NCA. Pour Enrico Lupi, président de la CCI Riviere di Liguria-Imperia, “la signature de l’accord traduit la volonté des entreprises de réaliser une osmose entre leurs expériences propres, leurs aspirations, leurs projets, d’échanger des bonnes pratiques et des valeurs communes dans le but de créer, entre l’Italie et la France, une seule zone européenne attractive”.
“Cet accord traverse les frontières administratives” a-t-il ajouté. Il a pour ambition de construire, idéalement, un unique bassin de chefs d’entreprises, creuset de professionnalisme et de compétences qui dépasse les différences linguistiques et légales.” C’est aussi un nouveau départ pour la coopération transfrontalière qui vient d’être engagé. Encore faut-il maintenant qu’il soit suivi d’effets.