Nice : IBM en grève contre de nouvelles suppressions de postes
En votant à partir de demain jeudi, une grève reconductible chaque jour pendant une semaine (la première grève de plus d'un jour depuis 1977), le personnel s'oppose un nouveau PSE qui vise à la suppression de 360 postes au niveau national dont 157 à Nice dans les activités de la branche GTS (Global Technology Services).
La grève aussi à IBM France à partir de demain jeudi 26 mai. Les salariés du géant de l'informatique IBM-France sont appelés à faire grève à partir de jeudi pour protester contre un plan de la direction prévoyant la suppression de 360 postes, ont indiqué les syndicats des sites de Nice, Sophia-Antipolis et Marseille. La grève - votée à Paris également - est reconductible chaque jour pendant une semaine. C'est la première fois depuis 1977 que le personnel vote plus d'une journée de grève. À Nice, où IBM emploie 539 personnes (dont cent à Sophia Antipolis, les ex-Ilog), l'intersyndicale CGT-CGC-UNSA-CFDT-CFTC a prévu de manifester jeudi matin à 9h30 sur le parvis de l'entreprise installée depuis neuf mois à Nice-Méridia pour demander "l'annulation" du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Ce PSE, qui a été présenté aux salariés le 23 mars dernier, est le cinquième plan de départs dans l'entreprise depuis 2012, notent les syndicats. Les 360 suppressions de postes sont prévues dans l'activité "data centers" qui est celle de la branche GTS (Global Technology Services) qui compte 930 personnes en France et 220 sur Nice (IBM France compte au total près de 7.000 salariés).
Cent salariés se seraient portés volontaires pour partir. Sur les 260 postes restants, "les suppressions de postes vont en fait se traduire par des suppressions d'emplois, avec au bout des licenciements économiques", estime Serge Kerloc'h, délégué syndical CGT. Nice devrait être particulièrement impacté. "Sur les 360 postes ciblés par le PSE, 157 le sont à Nice, le reste concernant les sites d'IBM en région parisienne", indique Serge Kerloc'h. Pour lui," les différentes vagues de départ des années précédentes ayant contribué à faire partir tous ceux qui étaient prêts à le faire volontairement, le nouveau PSE risque de solder principalement par des licenciements. D'autant plus qu'il n'est assorti d'aucun plan de formation favorisant des reclassements en interne."
Autre mesure qui fâche les syndicats : l’annonce de la cession des secrétaires et assistantes de "Global Administration" à la PME "Manpower Group Solutions", une filiale de Manpower. Cette externalisation concerne une centaine de secrétaires en France dont 6 sur Nice. Et de rappeler qu'en 2004, le transfert de Power PC vers AMCC, société qui s'était révélée être une "boite vide" avait été annulé par le juge du TGI et avait été considéré comme une forme de licenciement économique par procuration.
Dans un communiqué, l'intersyndicale inscrit également "cette grève dans le mouvement en cours contre la loi travail qui légalisera les faux licenciements économiques dans les multinationales comme IBM alors quelles délocalisant leurs activités en Inde, Chine, pays de l'Est, dans le but d'échapper à l’impôt (évasion fiscale) et d'augmenter sans cesse la marge de l'actionnaire."
Quant à IBM qui fêtait l'an dernier son centenaire sur la France, il s'est étiolé sur la Côte d'Azur par vagues successives. Les anciens se souviennent qu'à La Gaude il y a une quinzaine d'années, Big Blue comptait encore 2.000 personnes (1.800 salariés et 200 sous-traitants) et disposait de centres de recherche mondiaux et d'un remarquable "Industry Solution Center" parti à Londres lors du déménagement sur Nice. Après cette nouvelle vague de 2016 qui risque de se concrétiser, on peut se demander ce qu'il en restera bientôt, alors que, selon les syndicats, deux nouvelles vagues de 400 départs sont encore programmées en 2017 et 2018.