Nice : Cornélia Meinert, lauréate du Conseil Européen de la Recherche
Jeune chercheuse du CNRS à l'Institut de Chimie de Nice, Cornélia Meinert, en tant que lauréate du Conseil Européen de la Recherche bénéficiera d'un financement de 1,5 M€ sur cinq ans pour poursuivre ses travaux scientifiques sur la formation des briques élémentaires de la vie.
Une scientifique du CNRS de l’Institut de Chimie de Nice lauréate du Conseil Européen de la Recherche (ERC) : Cornélia Meinert. C'est ce qui ressort des résultats de l'appel Starting Grants 2018 de l'ERC annoncés récemment. Ce programme, qui s'adresse aux jeunes chercheurs deux à sept ans après l’obtention de leur thèse, leur permet de mener des recherches exploratoires sur une durée de 5 ans dans des conditions exceptionnelles. En tant que lauréate, Cornelia Meinert va ainsi bénéficier d'un financement de 1,5 M€ afin de continuer et de consolider sa recherche, de créer sa propre équipe et cela pour une période de 5 ans. (Photo © CNRS/John Pusceddu).
2018 se présente d'ailleurs comme une année exceptionnelle pour cette jeune chercheuse qui a cette année pu célébrer deux autres hautes distinctions : elle a reçu la médaille de bronze du CNRS qui récompense un 1er travail consacrant un chercheur spécialiste de son domaine et elle a obtenu son HDR "Habilitation à diriger des recherches". Elle était d'autre part depuis 2017, Excecutive Councillor of the International Society for the Study of the Origin of the Life (ISSOL).
Des recherches sur la formation des briques élémentaires de la vie
D’origine allemande, Cornelia Meinert a commencé ses études scientifiques en 1999 à l’Université de Rostock et a obtenu sa thèse de doctorat à l’Université de Leipzig en 2011 avant de venir en France pour faire un post-doctorat à l’Institut de Chimie de Nice. Son sujet porte alors sur l’origine de la vie sur Terre et plus précisément sur l’homochiralité (propriété géométrique) des acides aminés.
Actuellement elle poursuit ses recherches scientifiques sur la formation des briques élémentaires de la vie. Ses expériences combinent des approches de spectroscopie - étude des rayonnements électromagnétiques émis, absorbés ou diffusés par la matière- et de chimie analytique, plus précisément la partie de la chimie qui concerne l'analyse des produits, c'est-à-dire l'identification et la caractérisation de substances chimiques connues ou non.
Expliquer l'origine de la vie sur terre
Après cette expérience niçoise, elle pensait retourner en Allemagne, mais fascinée par ce sujet fondamental, par "l’art de vivre" niçois et surtout suite à la réussite du concours de chargée de recherche au CNRS, elle a finalement décidé de rester et de poursuivre ses recherches à l’Institut de Chimie de Nice (ICN).
Les derniers résultats obtenus par Cornélia ont révélé la présence de "ribose" dans un modèle de glace interstellaire, ce qui a ouvert une nouvelle voie à ses recherches sur l’origine de l’homochiralité de l'ARN. Le ribose est un sucre (ose) essentiel à l'organisme qui entre dans la composition des nucléotides de l'ARN (transcripteur de l'ADN). Il est fabriqué directement dans les cellules et est impliqué dans la transcription génétique, apparenté au désoxyribose, un composant essentiel de l'ADN. Retrouver ce ribose dans un échantillon interstellaire pourrait donc expliquer l’origine de la vie sur Terre.
Une quatrième bourse Starting Grant pour le CNRS azuréenA noter qu'en France, depuis 2007, déjà près de 497 chercheuses et chercheurs du CNRS sont lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC). Cette année, la France se classe à la 4e position sur 22 pays avec 37 lauréats pour des projets répartis en chimie, en sciences de la vie, en physique et ingénierie. Le CNRS héberge 21 de ces lauréats et se positionne ainsi comme la première institution française d’accueil des lauréats devant l’Inserm (4 lauréats). En Côte d’Azur, depuis l’ouverture de programme Horizon 2020, la délégation régionale du CNRS a obtenu 4 bourses Starting Grant : Patrice Genevet, Chargé de recherche CNRS au laboratoire CRHEA en 2015; Oliver Hahn, Chargé de recherche CNRS au laboratoire Lagrange en 2015; Oana Ivanovici, Chargée de recherche CNRS au laboratoire Jean-Alexandre Dieudonné en 2017 et aujourd'hui Cornélia Meinert. |