Née à Sophia, Orolia rachetée par Safran sur une valorisation de plus de 400 M€
C'est une fantastique aventure industrielle qui a commencé dans la technopole en 2006 et qui a été conduite par son président et fondateur Jean-Yves Courtois depuis le début. Nouveau maître des horloges atomiques, leader mondial des solutions PNT (Positionnement / Navigation / Temps) Résilient, qui sont essentielles dans les opérations critiques, Orolia est rachetée par l'équipementier aéronautique Safran suivant une valorisation de plus de 400 M€.
C'est une fantastique aventure industrielle qui a démarré à Sophia Antipolis et qui franchit aujourd'hui une nouvelle étape : Oriola, présenté comme le "nouveau maître des horloges atomiques" est rachetée par Safran, l'industriel français de l'aéronautique et de la défense. L'équipementier a annoncé en effet lundi être entré en négociations exclusives pour l'acquisition d'Orolia auprès d'Eurazeo et des fondateurs et dirigeants. Si aucun montant n'a été officiellement dévoilé, selon L'Agefi, la société créée en 2006 dans la technopole par Jean-Yves Courtois, l'artisan de sa montée qui est toujours aux commandes aujourd'hui, serait valorisée à plus de 400 M€. (Photo DR : Orolia, maître du temps)
De "remarquables complémentarités" entre Orolia et Safran
Orolia s'est imposée comme un des leaders mondiaux dans les solutions PNT (Positionnement / Navigation / Temps) Résilient. Cette technologie renforce la fiabilité, la performance et la sécurité d’opérations civiles, militaires et spatiales critiques, notamment dans des environnements GNSS (Système Global de Navigation par Satellites) sévères ou altérés. La société bénéficie ainsi d’un large portefeuille de technologies de PNT Résilient tout au long de la chaîne de valeur jusqu’au système complet. Elle fournit des équipements, des solutions de simulation et de test, et des balises de localisation d’urgence pour les applications militaires et de l’aviation commerciale.
Cette acquisition s'appuie sur des remarquables complémentarités entre les deux entreprises qui permettent d'élargir leur offre de PNT Résilient. Avec Orolia, Safran compte devenir un leader mondial dans tous les domaines du PNT, de la navigation inertielle, de la synchronisation et des récepteurs et simulateurs GNSS, pour les applications aéronautiques, militaires et spatiales qui requièrent un haut niveau d’intégrité.
"La combinaison de Safran et d’Orolia créera un leader mondial dans les solutions de Positionnement-Navigation-Temps Résilient pour toutes les applications"
C'est ce que met en avant Olivier Andriès, directeur général de Safran. "L’acquisition d’Orolia renforce notre offre de navigation inertielle et élargit notre empreinte internationale dans ce domaine. La combinaison de Safran et d’Orolia créera un leader mondial dans les solutions de Positionnement-Navigation-Temps Résilient pour toutes les applications. Cette acquisition est parfaitement en ligne avec la stratégie présentée lors de notre récente Journée Investisseurs en vue de renforcer nos positions dans les technologies clés de nos activités de souveraineté", ajoute-t-il.
Président d’Orolia, Jean-Yves Courtois souligne une "parfaite complémentarité en termes d’expertise technologique, de présence commerciale et d’empreinte géographique qui permettra de franchir une nouvelle étape dans le PNT Résilient et d’offrir à nos gouvernements, et à nos clients aéronautiques et commerciaux les solutions les plus en pointe dont ils auront besoin pour leurs opérations critiques. Orolia y contribuera notamment grâce à sa position de leader mondial dans les solutions du Temps, de la simulation GNSS et des technologies de localisation d’urgence, et grâce à sa forte présence aux Etats-Unis."
L’opération est soumise aux autorisations réglementaires usuelles. Une fois la transaction finalisée, vers mi-2022, la société sera consolidée au sein de la division Equipements aéronautiques et Défense, précise Safran dans un communiqué.
Orolia : une mise en vente suivie par les autorités françaises
"Cinq ans après avoir acheté Orolia à Isatis Capital, Euromezzanine et Airtek Capital, la société d'investissement Eurazeo PME, filiale d'Eurazeo dédiée aux investissements majoritaires dans des PME françaises, remet sur le marché le fabricant des horloges atomiques de la constellation Galileo," annonçait fin août dernier Michel Cabirol dans le quotidien "La Tribune". Une mise en vente qui n'était pas anodine. Orolia, qui a fabriqué plus de 350 horloges atomiques en orbite (via sa filiale Spectratime), développe des technologies dans un secteur stratégique du positionnement qui intéresse particulièrement la France.
Elle réalise un chiffre d'affaires essentiellement à l'international et plus particulièrement aux Etats-Unis où elle est très bien implantée. Elle est l'un des fournisseurs clés du DoD américain (Navy, Air Force, Army, défense antimissile) soulignait La Tribune. D'où une attention toute particulière autour de cette vente aussi bien du côté des autorités françaises (Délégation générale de l'armement, Direction générale des entreprises) que du côté des Etats-Unis. Les appétits qu'avait aiguisé cette mise en vente peut expliquer également la valorisation élevée (plus de 400 M€) de la société par rapport à son chiffre d'affaires de l'ordre de 100 M€.