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Nautisme : les professionnels vent debout contre les interdictions de mouillage

Nautisme : les professionnels vent debout contre les interdictions de mouillage

Déjà durement touchés par la pandémie et les fermetures de frontières, les professionnels azuréens du yachting craignent le départ des yachts vers d'autres eaux internationales, suite à l'interdiction sur la Côte d'Azur des plus belles zones de mouillage. L'association SOS Navigation, qui regroupe des marins et brokers demande un moratoire, le temps de mettre en place des solutions de mouillages, permettant à la fois de protéger les posidonies et de maintenir l'activité nautique.

On risque d'entendre les cornes de brume des bateaux du Vieux Port de Cannes lors du prochain Festival du Film. Le yachting est de nouveau en alerte sur la Côte d'Azur. Et en colère. Il l'avait été en 2017 quand des réglementations fiscales et sociales avaient fait fuir une partie des yachts dans les ports d'Espagne, d'Italie ou de Croatie. Ces questions avaient pu alors trouver des réponses appropriées. La manne touristique était revenue.

Une mesure prise pour une bonne cause : la protection des posidonies

Aujourd'hui les professionnels azuréens du yachting sont de nouveau en émoi mais pour une autre raison : la mise en application d'un décret qui interdit le mouillage des navires de plus de 20 mètres dans certaines zones comme la baie de Cannes, le cap d'Antibes ou la baie de Villefranche, zones évidemment les plus idylliques. D'où, de nouveau, un exode de yachts en vue. Et un coup d'autant plus dur pour les professionnels et l'économie locale qu'il suit les temps particulièrement difficiles de la pandémie avec ses confinements et fermetures de frontières.

Cette interdiction des mouillages sur une partie du littoral avait été reportée une première fois. Elle s'applique désormais depuis quelques mois. Elle a été décidée et mise en place pour une bonne cause : la protection des posidonies. Les herbiers de la mer, en régression, seraient notamment victimes des ancres que les yachts jettent pour leur mouillage. Si les professionnels ne contestent pas le but de la mesure d'interdiction, ils demandent en revanche un moratoire, le temps de mettre en place des solutions de mouillage qui soient sans risque pour les posidonies.

SOS Navigation demande un moratoire

C'est ce que réclame notamment SOS navigation à Mandelieu, association créée par des marins et des brokers qui précise bien ne pas représenter les propriétaires des bateaux, mais la profession du yachting, celle notamment des marins français embarqués sur les yachts. Dans une pétition qui a recueilli environ 2.000 signatures, SOS Navigation demande ainsi "la signature d’un moratoire pour suspendre l’application de ce décret pour l’année 2021 et ce jusqu’à la mise en place de solutions et une concertation du milieu professionnel actif dès la fin de saison. Cela passe par la mise en place de corps mort payant, installation qui créera de l’emploi, et on peut imaginer un pourcentage reversé à des associations spécialisées dans la réimplantation de la posidonie."

Comme cela avait déjà été souligné lors de la précédente crise des taxes et droits sociaux pour la navigation de grande plaisance, la Méditerranée et la Côte d'Azur en particulier, sont un des hauts-lieux mondial du yachting. "Nous accueillons 40% des yachts mondiaux sur la Côte et au regard de leur dépenses, c'est une fabuleuse clientèle pour le tourisme azuréen", rappelle Antoine Perry, fondateur de SeaSatCom. "Et si les clients ne peuvent plus naviguer là où se trouvent les centres d'intérêt, ils partent vers des eaux plus clémentes, en Turquie, en Croatie, en Grèce, là où ils sont accueillis à bras ouverts. C'est ce qui se dessine aujourd'hui."

La solution à venir de mouillages organisés avec des bouées

"Les yachts sont accusés, le plus souvent à tort, de la régression des herbiers de posidonies", poursuit Antoine Perry. "Evidemment, nous n'avons pas de problème avec la question de protection des posidonies. Mais nous étions pour la mise en place de mouillages organisés, avec des bouées assorties d'un paiement pour s'y amarrer. Le problème, c'est que les bouées ne sont pas installées et que la décision d'interdire les mouillages a été prise avant que la solution ne soit en place. Une solution qui, en raison des temps de procédure et de réalisation, risque de prendre de 2 à 4 ans pour être opérationnelle. Nous demandons aussi que l'interdiction de mouillage actuelle soit reportée, le temps de mettre en place les solutions de mouillage organisé".

C'est ce que résume avec humour et poésie un petit texte de SOS Navigation : Bonjour, je m'appelle posidonie…

Bonjour, je m’appelle POSIDONIE,

"Vous me connaissez, vous qui habitez au bord de la Méditerranée…

Je suis un écosystème unique qui abrite une multitude d’organismes végétaux et animaux, de mes racines jusqu’aux bout de mes feuilles. En descendant à plus de 38 m de profondeur, mes prairies sous-marines sont des oasis de vies. Mes feuilles qui peuvent atteindre un mètre sont recouvertes de microalgues brunes et rouges ainsi que d’invertébrés épiphytes.

Et depuis quelques temps je suis au centre de nombreuses controverses car tout le monde a peur que l’homme me détruise.

Le premier coupable tout désigné sont les yachts, très présents sur la Méditerranée mais quand je regarde ma présence aux Iles de Lerins en 1977 et 40 ans après, en 2017, je suis toujours bel et biennlà et suis toujours heureuse de voir des coques de bateaux profiter de notre environnement commun : la Méditerranée.

Mes soucis sont simples et concrets :

- Je ne veux pas être à l’origine de la fin d’une industrie

- Je ne veux pas être à l’origine de la suppression de 10 000 emplois en Région Sud

- Je ne veux pas être à l’origine de disparition de centaines d’entreprises

- Je ne veux pas que la Région Sud perde une manne financière de quelques 5 milliards d’Euros par an

- Je ne veux pas que les villes portuaires perdent de l’argent par l’absence de bateaux de plus de 20 mètres dans les ports

- Je ne veux pas voir ces beaux bateaux partir vers d’autres mers

- Je ne veux pas que des décisions trop hâtives soient prises sans concertation

Je veux que vous trouviez une vraie solution pour me protéger et continuer à cohabiter avec vous tous et je suis certaine que nous vivrons en parfaite harmonie.

Alors, s’il vous plaît, mettez-vous autour d’une table, posez le pour et le contre, analysez qui sont mes destructeurs et dans quelle proportion, prenez le temps de vérifier mes raisons de vivre et de

survivre.

Je ne suis qu’un végétal mais ne peut, en aucun cas, être la seule responsable de la disparition d’une industrie florissante, déjà fortement impactée en 2020 par la COVID, et du désarroi futur de milliers de personnes sans emploi.

Je compte sur votre esprit d’analyse pour trouver la bonne solution… et je vous jure que nous pouvons cohabiter."

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