Monaco : les salariés dans la rue pour l'emploi et contre les délocalisations
L'industrie monégasque souffre dans la crise et les salariés, qui s'inquiètent de plus en plus pour leurs conditions de travail voire leur avenir, se font entendre. Hier, jeudi, ils ont manifesté pour la troisième fois en six mois. Plusieurs centaines d'entre eux (210 selon la police, 500 selon l'organisateur, l'USM, Union des Syndicats de Monaco) se sont rassemblés dans le quartier Fontvielle à Monaco, face au Stade Louis II.
Dans ce quartier, dédié aux activités industrielles, des salariés principalement des secteurs de la cosmétologie, de la chimie, des plastiques et métaux ont manifesté pour la défense des industries dans la Principauté et pour leurs emplois. En témoignaient les messages sur les pancartes de la manifestation sur une place rebaptisée "place des revendications" : "protection de l'industrie" ou "il faut sauver l'emploi à Monaco".
Avec près de 40.000 emplois dont environ trois quarts assurés par des citoyens français, Monaco est devenu l'un des principaux bassins de travail de la région (près de 30.000 emplois à Sophia Antipolis en comparaison). L'une des premières "alertes" est venue la décision de L'Oreal, annoncée en septembre dernier, de fermer à lhorizon 2011 son unité de production Sofamo-Biotherm qui emploie 200 personnes.
D'autres annonces de licenciements ont suivi chez Theramex, Sacome Conti, Silvatrim, Invensys, PG Plastic, BorgWarner, Lancaster, une entreprise historique fondée à Monaco en 1946, Plascopa qui s'est délocalisé en Tunisie ou encore Innoge (matière plastique) en cours de délocalisation. L'USM a comptabilisé près de 1.000 postes supprimés dont 450 intérimaires sur les derniers six mois. Le secteur industriel a été particulièrement touché et les syndicats estiment qu'un quart des effectifs industriels a déjà été perdu.
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