Monaco champion azuréen de l’emploi ! L’Observatoire 2024 de l’emploi que vient de publier l’Imsee (l’équivalent pour la Principauté de l’Insee français) vient le confirmer. Dans un climat morose en France pour l'emploi, une progression remarquable est enregistrée à Monaco avec 78.364 postes recensés fin 2024, soit une hausse de 4,8 % en un an. Ce dynamisme est particulièrement porté par le secteur privé, qui concentre plus de 92 % de l’emploi salarié, un chiffre en hausse constante depuis une décennie. Sur cette période, la progression générale est d'ailleurs impressionnante. Depuis 2015, en dix ans, le nombre total d’emplois dans la Principauté a augmenté de plus de 30 % ! Soit près de 18.400 postes supplémentaires et cela malgré le choc de la pandémie en 2020. (Photo WTM).
Deux fois plus d'emplois que de résidents à Monaco
Cette étude annuelle de l’Imsee apporte aussi beaucoup d’enseignements. Dans ce marché de l’emploi du Rocher, les Monégasques restent plus que jamais minoritaires. A Monaco, d’abord, on compte presque deux fois plus d’emplois que de résidents (39.000). Ensuite, le nombre de salariés de nationalité monégasque continue à diminuer. Pas véritablement en nombre (1.014 en 2024) mais en proportion. Sur la décennie, leur part est passée de 2,1% à 1,7%.
Les Français largement majoritaires
Quant aux Français, ils sont largement majoritaires. Ils constituent la majorité des salariés du secteur privé, représentant 60,6 % de l’effectif total, soit près de 36 500 personnes. Ils sont suivis par les Italiens, qui comptent pour 15,4 % des employés, soit environ 9.300 individus. Les Portugais occupent la troisième place avec 7,1 % de la main-d’œuvre (un peu plus de 4 300 salariés). Nouveau : bien que moins nombreux, les travailleurs de nationalité roumaine se positionnent désormais au quatrième rang avec 2,5 % de l’effectif, soit 1 521 personnes.
27,6% des salariés habitent Nice
Plus en détail, ce qui explique aussi les embouteillages le matin à l’entrée et le soir à la sortie de Monaco, les lieux de résidence de ces travailleurs du secteur privé monégasque. Nice arrive largement en tête. Plus du quart des effectifs y habitent (27,6 %, soit plus de 16.000 salariés dont près de 1.000 de plus qu’en 2023). Menton occupe la deuxième place avec 7.351 travailleurs, soit 12,4 % des salariés du privé, devant Monaco, qui en compte 5 988 (10,1 % avec des salariés qui habitent Monaco mais ne sont pas pour autant de nationalité monégasque). En quatrième et cinquième positions figurent les communes voisines de Beausoleil (10,0 %) et de Roquebrune-Cap-Martin (7,5 %). La ville italienne de Vintimille suit avec plus de 2.500 salariés (4,3 %), devançant une autre commune limitrophe, Cap-d’Ail (2,8 %). Enfin, Cagnes-sur-Mer (1,6 %) se place devant La Turbie (1,5 %).
Trois quarts des emplois dans le secteur tertiaire marchand
L’Imsee s’attache aussi aux différents secteurs de ce marché de l’emploi en pleine progression. Le secteur tertiaire marchand domine largement l’économie locale, avec près de trois quarts des emplois. Les activités scientifiques, techniques et de soutien (notamment l’intérim) arrivent en tête, suivies de l’hébergement-restauration, qui enregistre une progression record de 7,6 %. Le secteur de la construction reste solide, représentant 10,9 % de l’emploi, malgré un léger repli cette année. Voir le tableau ci-dessous.
Plus d'hommes que de femmes
La répartition hommes-femmes reste déséquilibrée : seulement 37,9 % des salariés du privé sont des femmes, une proportion en baisse constante depuis 2015. Cette chute est principalement liée à la faible féminisation des métiers en forte expansion comme ceux de l’intérim. Certains secteurs comme la santé, l’éducation ou les services aux particuliers conservent néanmoins une majorité féminine.
7,4% d'emplois dans la fonction publique contre 22,3% en France
Avec près de 108 millions d’heures travaillées dans le secteur privé en 2024, en hausse de 4,5 % par rapport à l’année précédente, Monaco confirme son statut de pôle économique dynamique de la région. Cette croissance se traduit aussi par une forte sollicitation de l’intérim et des services spécialisés, qui concentrent un quart des heures travaillées. Enfin, la structure de l’emploi monégasque, fondée sur des petites entreprises et une main-d’œuvre très mobile, rend son modèle à la fois spécifique et résilient, en marge des standards nationaux, comme le montre la faible part de la Fonction publique : 7,4 % contre 22,3 % en France.
Tableau Imsee : la répartition des salariés du secteur privé