Marc Daunis dessine le futur de Sophia Antipolis
Sophia Antipolis a profité du MIPIM qui vient de se dérouler à Cannes pour livrer les premiers résultats des études d’aménagement et d’urbanisme que la technopole a commandées avec l’Etat sur son devenir à l’horizon 2030. Rencontre avec le Sénateur Maire de Valbonne, Marc Daunis, pour dégager les premiers enseignements de cette réflexion et évoquer les pistes qui commencent à se dégager sur l’avenir de Sophia Antipolis.
Sophia en 2030 imaginé par le cabinet Reichen & Robert dans son projet "La Côte 121"
Marc Daunis, Sophia Antipolis a 40 ans. C’est un beau succès mais la technopole a besoin d’évoluer ?
40 ans, c’est un très bel âge. Sophia Antipolis est une très belle réussite, mais nous devons être en capacité de prévoir les 40 ans à venir et d’essayer d’actualiser nos réflexions par rapport au concept initial de fertilisation croisée et d’entreprises égayées dans une forêt verte. Nous devons envisager le futur qui forcément sera très beau puisqu’il sera à Sophia Antipolis.
Avec l’Etat, vous avez lancé une réflexion sur le devenir de la technopole d’ici 20 ans. Quels sont les premiers enseignements de ces études ?
D’abord que Sophia Antipolis demeure d’une extraordinaire vitalité avec 100 000 m2 de construction actuellement en cours, avec le Campus STIC, la grande salle omnisports et un bon nombre d’opérations privées, ce qui représente au total 220 millions d’euros d’investissement, sans compter le projet futur des Clausonnes et le Bus à Haut Niveau de Service.
L’arrivée de ce Bus Tram va changer le mode de vie au sein de Sophia Antipolis ?
Considérablement. L’ambition initiale de Sophia était de placer l’Homme au cœur du projet et, aujourd’hui et demain, on le place différemment. Là où il y avait essentiellement, il y a 40 ans, une innovation technologique, il faut aujourd’hui tracer à ses côtés, une innovation sociale et sociétale. Les déplacements en font partie et les transports collectifs et les modes doux, Bus Tram en tête vont progressivement remplacer la voiture et mieux structurer la technopole.
Quelles seront les opérations nouvelles qui vont émerger sur le territoire ?
Nous sommes en cours de réflexion, mais une trame commence à se dessiner avec notamment une idée forte qui consiste à rendre visible toute l’intelligence et les talents qui se développe au sein de Sophia Antipolis. Nous voulons créer un espace de culture scientifique et ludique avec les nouvelles technologies de 3D ou d’immersion pour permettre par exemple au grand public de ressentir les tremblements de terre sur lesquels travaille le laboratoire Géosciences Azur.
Vous voulez créer une Maison du Savoir ?
Du savoir ou plutôt des savoirs. Les savoirs et c’est heureux, deviennent de plus en plus partagés grâce aux nouvelles technologies. Mais il faut aussi être capable de leur redonner du sens et de les remettre en perspective. Les rendre à la fois lisibles dans leurs disciplines, mais aussi les rendre compréhensibles dans leurs dynamiques car, par exemple, de plus en plus les technologies de la communication sont appliquées au monde médical ou au domaine de l’environnement. Si grâce à cette Maison du Savoir, les jeunes générations pouvaient y puiser des vocations de chercheurs ou de créateurs d’entreprises innovantes, je pense que nous aurions fait là une œuvre très utile.