La Région Sud va-t-elle appliquer le VRM (Versement Mobilités Régional), une nouvelle taxe de financement des transports en commun que les régions françaises peuvent appliquer sans toutefois d’obligation? Rien n’est décidé pour l’instant, mais l’UPE06, l’union patronale azuréenne, a tenu à rappeler qu'elle est vent debout contre cette nouvelle taxe qui pénaliserait les entreprises et les salariés. Pierre Ippolito, son président, a donné ainsi hier matin une conférence de presse pour bien marquer l’opposition à toute nouvelle taxe dans un contexte économique plus que jamais contraint. “Non au VMR ! C’est une option, pas une obligation ! Sauvez l’emploi” peut-on lire sur des pancartes. (Photo WTM).
Mais ce qui reste pour l’instant en débat a aussi provoqué une grosse tension dans le monde patronal azuréen car tous les syndicats patronaux ne se sont pas mis sur la même ligne de défense des entreprises. Le VRM est sorti du budget 2025 adopté par 49.3 début février. Il s’agit d’une nouvelle taxe de financement des transports en commun que les régions françaises peuvent appliquer sans toutefois d’obligation. Elle se monte à 0,15% de la masse salariale des entreprises de plus de 15 salariés. Le Medef s’y est opposé de suite, dénonçant un prélèvement "insupportable pour les entreprises de nos régions" tandis que quatre régions (Normandie, Hauts-de-France, Pays-de-la-Loire et Auvergne-Rhône-Alpes) l’ont déjà refusé.
Dans la Région Sud, les calculettes ont tourné. La taxe, qui est applicable à partir de juillet 2025, représenterait 70 M€ annuellement au niveau régional dont 15 à 18 M€ pour les Alpes-Maritimes. Renaud Muselier, le président de la Région Sud n’a pas tranché pour l’instant. Il s’est accordé un temps de réflexion. Il balancerait plutôt pour une application du VRM mais a appelé à la concertation. Une première opération en ce sens a été faite le vendredi 4 avril dernier avec une consultation du Comité des partenaires (le Copart) avec un non au VRM qui s’est détaché mais avec une courte majorité (14 voix pour, 5 abstentions et quelques absences).
Ce qui a ulcéré Pierre Ippolito, c’est la position de la CPME Sud, que préside Alain Gargani. Ce dernier; pour Pierre Ippolito, a choisi de “faire la politique de la chaise vide en n'envoyant que deux représentants sur huit” qui se sont de plus abstenus. Pour le patron de l'UPE06, Alain Gargani qui est également vice-président de la Région Sud, n'a pas défendu les entreprises dans ce dossier. Et d'avancer des conflits d'intérêts évidents entre sa position d'élu régional de la majorité et de président d'un syndicat patronal. Le débat pourrait même glisser dans le judiciaire, l'UPE06 se réservant le droit de faire un signalement au procureur. Quant à la décision d'appliquer le VRM, elle reste pour l'instant toujours en suspens.