L'Observatoire de la Côte d'Azur à la recherche de la 9ème planète
Avec une équipe d’astronomes français de l’Observatoire de Paris, les chercheurs de l'Observatoire de la Côte d'Azur sont parvenus à préciser les positions possibles d’une nouvelle planète dans le système solaire, objet que des chercheurs américains avaient découvert en janvier par simulation numérique. Baptisée 9ème planète, elle aurait une masse d'environ dix fois celle de la Terre, sur une orbite vingt fois plus éloignée que celle de Neptune.
Les chercheurs de l'Observatoire de la Côte d'Azur se trouvent une nouvelle fois au cœur des grandes découvertes de l'astronomie : en utilisant les observations de la sonde Cassini, ils sont parvenus, avec une équipe d’astronomes français de l’Observatoire de Paris, à préciser les positions possibles d’une 9e planète dans le système solaire. Ce résultat, qui fait l’objet d’un article scientifique paru le 22 février dans Astronomy & Astrophysics letters, vient ainsi confirmer ce qu'avaient postulé en janvier des chercheurs des Etats-Unis et surtout réduire de moitié l’incertitude sur sa position possible dans le système solaire. Photo ci-dessus : vue d'artiste, crédit R. HURT (IPAC)/CALTECH.
L'Institut de technologie de Californie (Caltech), en janvier dernier, avait en effet découvert un objet "lourd" par le biais de modèles mathématiques et de simulations par ordinateur. Baptisé "Neuvième planète", cet objet aurait une masse d'environ dix fois celle de la Terre, sur une orbite vingt fois plus éloignée que celle de Neptune. A une distance moyenne de 4,5 milliards de kilomètres, il effectuerait une orbite complète autour du soleil entre 10.000 et 20.000 ans. Ce serait ainsi la troisième planète de notre système solaire découverte depuis l'Antiquité (longtemps considéré comme la neuvième planète, Pluton a été rabaissé de par sa taille au statut de "planète naine").
Ce qu'ont apporté les chercheurs français ? Leurs homologues américains, par des simulations numériques, ont déterminé l’orbite possible de cette neuvième planète de 10 masses terrestres. Mais cela sans précision, ce qui ne facilite pas la tâche des observateurs qui doivent scruter toutes les directions possibles en longitude sur 360° pour tenter de l’apercevoir. Les chercheurs français, par l’analyse des données de la sonde Cassini ont pu préciser les zones de recherche. Ils ont défini des zones interdites où les perturbations créées par la planète sont incompatibles avec les observations, et une zone probable où l’introduction de la planète améliore le modèle de prédiction des distances Terre-Saturne en réduisant les différences entre les calculs et les données de Cassini.
Dans l'immensité de l'espace, à l'échelle des unités astronomiques (AU), c'est encore évidemment très imprécis, alors que l’existence d’une neuvième planète ne pourra être confirmée que par son observation directe. Mais un nouveau pas a été fait. En restreignant les directions possibles de recherche, l’équipe française avec les chercheurs azuréens, apporte une importante contribution dans cette quête. Tout comme elle l'avait déjà fait récemment par sa participation à la plus importante avancée astrophysique avec la confirmation de l'existence des ondes gravitationnelles. Le "Graal" des astrophysiciens.
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