L'Inria Sophia et ExactCure en pointe dans le programme européen SimCardioTest
Va-t-on un jour pouvoir réaliser les essais cliniques de nouveaux médicaments en s'appuyant sur des approches informatiques, standardisées et fiables ? Les méthodes in-silico, associées à des infrastructures haute performance, à la disponibilité croissante de données spécifiques aux patients et à l'analyse de données volumineuses basées sur l'intelligence artificielle ont le potentiel de le faire. Et c'est aussi le challenge auquel va s'attaquer, à travers le projet SimCardioTest des chercheurs de l'Inria Sophia en liaison avec la startup ExactCure, chantre du "jumeau numérique". (Photo Inria Sophia : le coeur modélisé).
Concevoir des nouveaux outils pour la prévention des pathologies cardiaques
Un vaste projet. SimCardioTest dont le lancement officiel a lieu lundi est un projet Européen H2020 visant à appliquer des techniques de modélisation numérique pour développer de nouveaux médicaments contre des maladies cardio-vasculaires. Portant sur 4 ans, il est doté d’un budget de 8M€. Parmi les 9 partenaires européens, outre les deux participants locaux (Inria Sophia-Antipolis et ExactCure) se retrouvent associés des institutions scientifiques et des partenaires non publics de France, Belgique, Italie, Norvège, Espagne et Etats-Unis.
Ce projet vise à apporter une nouvelle compréhension et à amener à la conception de nouveaux outils pour la prévention des pathologies cardiaques. Il accélérera l'adoption des simulations informatiques pour tester les médicaments et les dispositifs médicaux. A Sophia, l’Inria simulera le cœur, et ExactCure les médicaments dans le sang. L’Inria a d'ailleurs mis en place du consortium, réalisé le dépôt de la candidature, et pilotera la globalité du projet auquel est par ailleurs associé un partenaire américain (Boston Scientific).
Introduire les procédés de simulation virtuels dans la validation des médicaments
"Chercheur en cardiologie computationnelle à Inria Sophia, titulaire d'une Chair d'IA et de biophysique, Maxime Sermesant contribuera au pilotage scientifique du projet mené principalement avec des industriels de la pharmacie. "Depuis une quinzaine d'années, la Communauté européenne finance la modélisation du corps humain. Mais la question reste posée : ces modèles sont-ils suffisants pour faire des essais cliniques aussi fiables que les essais actuels."
Pour y répondre les travaux seront phasés sur quatre ans. Les deux premières années, il s'agira de mettre en place les différents scénarios de travail. Une année sera ensuite consacrée aux essais cliniques virtuels. Et la dernière année traitera de l'intégration de ces procédés de simulation virtuels dans la validation des médicaments. Avec pour objectif, d'accélérer la recherche de nouveaux médicaments et dispositifs pour lutter contre les maladies vasculaires qui restent la première cause de décès dans le monde (18 millions de morts chaque année).