Les malheurs d'Air Lib feront-ils le bonheur d'easyJet ?
Air Lib, dont le plan de restructuration vient d'être repoussé par le gouvernement, va jouer sa survie en novembre. Sa disparition pourrait profiter à la "low cost" britannique qui reprendrait les pilotes en échange des "slots" dont dispose la seconde compagnie française sur Orly-sud.
Air Lib, en cherchant à étendre son réseau, pratique-t-il la fuite en avant ? La semaine dernière, son directeur général présentait à Nice l'ouverture de deux nouvelles liaisons sur Lille et Toulouse sous l'enseigne d'Air Lib Express. Il avait annoncé du même coup les développements envisagés sur l'Afrique. Autant d'ambitions qui se trouvent bien occultées par l'issue de la rencontre d'hier, mardi 29 octobre, avec le ministre des Transports, Gilles de Robien, et son secrétaire d'Etat, Dominique Bussereau. Ces derniers ont repoussé le plan de restructuration que présentait Jean-Charles Corbet, le président d'Air Lib. Pire, il semble que désormais, le gouvernement se soit résigné à la disparition de la seconde compagnie française qui continue d'accumuler les pertes financières (60 millions d'euros d'euros d'impayés pour les seuls organismes publics -taxes aéroportuaires, versements de cotisations sociales, etc).Jean-Charles Corbet, qui n'a pas su convaincre hier le ministre de la crédibilité de son plan de restructuration, a désormais jusqu'au 8 novembre pour présenter un plan alternatif. A cette date, le Conseil supérieur de l'aviation marchande (CSAM) doit donner son avis sur le renouvellement de la licence d'exploitation temporaire accordée à la création d'Air Lib en septembre 2001. Faute de garanties financières, la licence ne serait pas renouvelée et ce serait le dépôt de bilan avant le plongeon final. Une situation qui est désormais ouvertement envisagée.Dans les milieux de l'aérien, l'avis est que le gouvernement est prêt désormais à en arriver à cette extrémité pour arrêter l'hémorragie financière. Une partie des employés d'Air Lib (3.200 employés au total actuellement) pourrait être reprise par une nouvelle compagnie des DOM-TOM dont la création est à l'étude. Tandis qu'une négociation serait engagée avec easyJet pour échanger en quelque sorte une reprise des pilotes contre les "slots" d'Air Lib à Orly Sud.La compagnie low cost, devenue la seconde compagnie sur l'aéroport international Nice Côte d'Azur, les recherche désespérément ces slots parisiens. Cet été, elle n'avait pas pu ouvrir de liaisons Nice-Paris Orly faute de disposer de ces rares et donc précieux créneaux horaires. easyJet pourrait ainsi trouver l'occasion de poser un solide pied à Paris et d'y installer enfin sa deuxième base européenne (après Londres Luton).