Les deux premières 'success stories' monégasques
L'histoire de la nouvelle économie en Principauté, retiendra deux belles réussites : Binuscan de Jean-Marie Binucci et Microtek de Christian Haneuse. Deux pionniers…
Monaco, certes, n'est pas Sophia Antipolis. Mais la Principauté a déjà fait quelque pas dans la nouvelle économie et la création de start-ups. Plusieurs entrepreneurs ont su faire le pari, dans les années 80 des NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la Communication). Deux success stories sont même à relever : celles de Binuscan et de Microteck.Un imprimeur soucieux de technologieLa première est celle de Jean-Marie Binucci et de son Binuscan. Né à Monaco, Jean-Marie Binucci, 54 ans, était un 'petit imprimeur' qui cherchait, lors du passage au numérique, à retrouver la qualité de l'impression traditionnelle. Faute de trouver un logiciel spécialisé sur le marché, il le créa. 'Binuscan ColorPro' était ainsi lancé dans le début des années 90. Ce procédé, qui permet la correction automatique des couleurs des images numériques, connaissait rapidement un succès fulgurant.Le pli était pris. Dans la foulée de 'Binuscan', suivit 'PhotoPerfect, une version 'bundle' vendue pour les scanners. Puis, voilà un ans, nouvelle percée dans le logiciel grand public avec 'Watch & Smile' qui utilise le langage universel de la télévision pour traiter image et son.Christian Haneuse : 'Monsieur start-up'La seconde 'success story' est celle de Christian Haneuse, 43 ans, fondateur de pas moins de cinq start-ups. Belge mais 'monégasque de coeur' (il a fait sa scolarité au Lycée Albert 1er), Christian Haneuse interrompt ses études pour travailler dans la finance (gestion de portefeuilles). Ses premiers gains, il les investit en 1979 dans une boutique pour vendre des ordinateurs. Microtek est né. De la simple distribution de matériel, l'entreprise évoluera vite vers le développement de logiciels pour le secteur bancaire. Dans les années 80, Microteck jouera ainsi la montée en puissance de la place financière monégasque.Puis, en 1993, l'entreprise agrandit son périmètre. Elle crée une filiale à Sophia Antipolis : Microtek Méditerranée (65 millions de francs de CA en 1999) qui va jusqu'à Marseille, filiale qui a été vendue en février 2000 à Sivea. Christian Haneuse ne s'arrête pas là. Il fonde Tekworld en 1994, filiale qui prendra la voie Internet, comme fournisseur puis comme spécialiste du commerce électronique. Tekworld (38MF, 18 personnes en 1999) se spécialisera notamment dans la gestion de la relation client, les achats, les solutions de sécurité (technologies Push et Wap).Un institut e-business sur SophiaNouveau lancement en 1995 : Blue Wave Software (30MF, 25 personnes en 1999) pour développer des logiciels bancaires et des logiciels d'info- centre sur Internet. Puis Tekline en mai 1999 (5 personnes, CA prévisionnel de 5MF) qui se spécialise dans la mise en oeuvre de plate-formes de commerce électronique et de gestion de points de vente pour le secteur des croisières, hôtels de luxe, complexes et club de villages, ports et plate-formes pétrolières.Récemment, en février dernier, Microtek Méditerranée a été vendu à Sivea. Christian Haneuse, n'en reste pas moins actionnaire du nouvel ensemble (100 MF de C.A. en PACA). Côté banque, il avance de grands projets au niveau national avec la BNP. Tandis qu'avec Blue Wave, il a lancé le 30 mars 2000, dans le cadre du forum Banque et Finance de Monaco, E-bank-vision, un logiciel de gestion de portefeuilles totalement conçu pour Internet et déjà acheté par la banque Rothschild, une filiale du CCF et la Monte-Paschi Banque. Sur Sophia-Antipolis, il s'apprête à ouvrir (en août prochain) un Institut destiné à la formation et au recrutement de collaborateurs e-business pour les grands groupes (20 personnes). Une façon aussi de contribuer au rapprochement entre Monaco et Sophia…