Législatives : le bastion LR de l’ouest des AM a résisté à la vague RN
Pas de grand chelem azuréen pour le Rassemblement National. Hier, dans le contexte d’un reflux général du RN en France face au front républicain, Eric Pauget (7ème circonscription), Alexandra Martin (8ème) et Michèle Tabarot (9ème) ont été réélus. Le RN réalise juste son grand chelem sur l’est des AM avec les élections d’Eric Ciotti (1ère) et de Bernard Chaix (3ème) qui suivent celles des trois députés RN sortants au premier tour.
Il n’y aura pas eu de grand chelem RN dans les Alpes-Maritimes. Hier, avant les résultats du second tour, la question restait ouverte, même si les derniers sondages indiquaient clairement une décrue du Rassemblement National à l'échelon national. Après l’élection dès le premier tour de trois députés RN sortants (Alexandra Masson dans la 4ème circonscription, Christelle D’Intorni dans la 5ème et Bryan Masson dans la 6ème), il restait six sièges à pourvoir. Et si l’élection, à la vue des résultats du 1er tour, semblait acquise pour le RN ou ses alliés LR-RN dans trois circonscriptions (la 1ère avec Eric Ciotti, la 2ème avec Lionel Tivoli et la 3ème avec Bernard Chaix), les plus grandes incertitudes se portaient sur l’ouest du département. (Photo DR).
Le dernier "carré" LR des Alpes-Maritimes n'a pas craqué
Mais le bastion LR, son dernier “carré” dans les AM, n’a pas craqué. La déferlante du premier tour faisait pourtant craindre la chute d’Eric Pauget (en seconde position avec 24,88% derrière le candidat RN à 36,32%) dans la 7ème circonscription, d’Alexandra Martin dans la 8ème (28,39% contre 42,74% pour le RN) et même de Michèle Tabarot, inamovible depuis 22 ans, dans la 9ème circonscription (33,84% contre 42,31% pour le RN). Suite aux désistements “républicains” intervenus, les reports de voix auront toutefois joué joué pleinement.
Eric Pauget (7ème), Alexandra Marti (8ème) et Michèle Tabarot (9ème) sauvent leur siège
Tous les trois sauvent leurs sièges : Eric Pauget, le protégé de Jean Leonetti, face à Thierry Ferrand, le numéro 2 de la section RN niçoise, avec une large avance (58,73 % contre 41,27%) ; Alexandra Martin, avec son suppléant David Lisnard et l’étiquette “Nouvelle Energie”, réussit une véritable remontada face à Dorette Landerer (52,57% contre 47,43%) ; et Michèle Tabarot, qui s’était fermement opposée au décrochage d’Eric Ciotti, remporte un nouveau mandat de député face à Franck Galbert (52,99% contre 47,01%). Mais “ouf”. Sauf pour Eric Pauget, qui pouvait compter sur un réservoir de voix plus conséquent, rien n'était assuré pour Alexandra Martin ou même pour Michèle Tabarot.
Le grand chelem RN et de ses alliés uniquement sur l'est du département
Le grand chelem du RN se sera finalement limité à l’est du département et particulièrement à Nice. Après avoir placé trois de ses candidats ou alliés au premier tour, se sont ajoutées deux circonscriptions : la 1ère où le maintien de Graig Monetti (Ensemble/Horizons), a permis à Eric Ciotti de l’emporter facilement avec 45,14% des suffrages (32,13% au NFP/LFI Olivier Salerno et 22,73% à Graig Monetti) ; la 3ème avec l’élection de Bernard Chaix sur 53,71% des voix face à Laure Quignard (NFP/PS). Pour Eric Ciotti, si son passage en force au RN sauve son siège, le reflux du rassemblement en France fragilise sa position notamment à l’horizon des municipales 2026 à Nice. Les observateurs ont noté d’autre part, les excellents résultats de la gauche à Nice, dopée par le front républicain qui a joué cette fois en sa faveur.
Lionel Tivoli (RN) l'emporte dans la 2ème circonscription
Quant à la 2ème circonscription sur le moyen pays, elle a été remportée sans surprise par Lionel Tivoli. Avec plus de 48%, il avait failli être élu au 1er tour et confirme au second avec 63,73% face à la NFP/LFI Leïla Tonnerre.
Le Nouveau Front Populaire sort en tête avec 182 sièges
Reste que ces législatives précipitées ont apporté une nouvelle surprise, sans toutefois clarifier la situation politique. Qui l'eut cru au sortir du 1er tour ? Sur un taux de participation record de 66,63%, avec 182 sièges, c'est le NFP qui sort vainqueur des élections. Et le second n'est pas non plus le RN qui pouvait alors prétendre à la majorité absolue. Ensemble, le parti du président arrive second avec 168 sièges (contre 245 dans la précédente assemblée et 350 lors de l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017). Le RN ne ressort aussi qu'en troisième position avec 143 sièges dont ceux de LR-NR, mais fait un grand bond en avant (88 députés dans la précédente législature). Compte tenu du brouillage de piste, LR s'en sort finalement bien avec 46 sièges (contre 61 élus précédemment).
Mais pas de majorité à l'Assemblée nationale
Mais, en reliant ces scores, il n'y a toujours pas de majorité qui se dessine pour l'Assemblée nationale. La "clarification" n'a pas eu lieu. Aucun parti ou coalition n'a obtenu de majorité absolue. Aussi, la question est maintenant celle du choix des alliances. Alors que les JO arrivent, il faut s'accorder sur le choix d'un premier Ministre tandis que l'autre étape à venir est celle de la première session de l'assemblée. Elle est prévue le 18 juillet. Dix jours.