Le LILLA jette des ponts entre les langues
A l'époque des réseaux électroniques, le Laboratoire d'Ingénierie Linguistique de l'Université de Nice-Sophia Antipolis rapproche la linguistique des nouvelles technologies de l'information.
Le /lilla2.unice.fr">LILLAa ouvert ses portes, les 21 et 22 octobre, dans le cadre de la Semaine de la Science. Et c'est tout un domaine de recherche actif et performant qu'il était permis de découvrir... A l'heure de la sacro-sainte mondialisation et des autoroutes de l'information, ces chercheurs s'emploient à développer entre les langues les interfaces adaptées aux nouvelles technologies.Eviter le 'tout automatique'Des ordinateurs sur toutes les tables, une station de travail sous Unix, un réseau local connecté au réseau Internet : la qualité de l'équipement technologique dont bénéficie le LILLA relève de l'exceptionnel dans le cadre d'une faculté des lettres. En effet ces chercheurs littéraires particuliers travaillent justement à cette interface entre les langues et la technologie. Il s'agit pour eux de développer des outils informatiques et des ressources pour faciliter le maniement d'une langue, ainsi que le passage d'une langue à l'autre.Dans le domaine de la traduction par exemple, ils ont travaillé pendant longtemps pour la société Systran qui développe des outils de traduction automatique que l'on peut tester sur le site /www.altavista.com">Altavista. Mais leur optique est aujourd'hui différente : ' Nous sommes réservés quant à cette approche du 'tout automatique'. Il faut à notre avis aider les traducteurs en leur apportant des outils performants plutôt que de chercher à les remplacer', confie le Professeur Henri Zinglé, directeur et fondateur il y a dix ans du laboratoire (zingle@unice.fr).Ainsi les chercheurs développent-ils entre autre des bases de données mono ou multilingues d'expressions ou de termes issus de domaines particuliers comme l'économie, la médecine ou le tourisme. Grâce aux logiciels adaptés développés par Henri Zinglé, cela permet une aide interactive à la traduction ou à la rédaction, intégrée à un traitement de texte classique. Quelques exemples de lexiques ou dictionnaires peuvent d'ailleurs être /lilla2.unice.fr/dicos/index.htm">testésen ligne.Apprendre à lire à une machineDans le domaine économique, une des activités du laboratoire concerne le traitement intelligent de documents par la machine. Aujourd'hui l'ordinateur n'est capable, à partir de l'analyse d'un texte, que de reconnaître des mots en dehors d'un contexte et de les compter. L'objectif des recherches du laboratoire est de lui permettre de comprendre les liens logiques entre les mots, autrement dit, de lui apprendre à lire ! Il s'agit ici véritablement d'intelligence artificielle et les applications de tels travaux pourraient être immenses, notamment dans le domaine de la recherche intelligente et automatique d'informations sur Internet.Faire l'interface entre la langue et la technologie : le domaine d'activité du LILLA est, on l'aura compris, immense et extrêmement porteur. L'émergence incontestable d'une société de la communication pose en effet de façon pressante le problème du vecteur de cet échange, le langage. Adapter les outils linguistiques aux nouvelles technologies est un créneau d'avenir. Et personne ne s'y trompe : les étudiants du LILLA d'abord qui trouvent du travail à la sortie de ce laboratoire, les industriels et entreprises ensuite qui financent des recherches, les institutions publiques enfin qui confient des études et accordent des subsides ainsi que des bourses de thèse.' Tout l'équipement que nous utilisons a pu être acquis grâce à des aides du Conseil Général et Régional ', note ainsi Henri Zinglé. De plus, le LILLA dispose de cinq bourses de thèse d'Etat : quand on connaît la parcimonie avec laquelle elles sont distribuées, cela laisse songeur...