Le Grand Prix de l’urbanisme 2016 à Ariella Masboungi
Inspectrice générale du développement durable, vivant entre la Côte d'Azur et Paris, Ariella Masboungi est la seconde femme à recevoir cette distinction qui vient couronner son action en tant que "pionnière des idées" dans le domaine de l'urbanisme et de l'aménagement.
Une superbe reconnaissance pour Ariella Masboungi qui est la lauréate 2016 Grand Prix de l’urbanisme. Il lui a été attribué fin mars à Paris par un jury réuni à l’initiative d’Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, et vient couronner une carrière passée dans les services de l’État qu’elle quittera en juin. C'est la deuxième femme lauréate, après l’architecte urbaniste italienne Paola Vigano en 2013. Vivant entre la Côte d'Azur et Paris, Ariella Masboungi est inspectrice générale du développement durable. Dans la vie, elle est également l'épouse de Jacques Masboungi, la "mémoire" de Sophia Antipolis qui a animé le SYMISA pendant des années dans la technopole.
Si elle n'est pas forcément connue du grand public, Ariella Masboungi est une référence dans le domaine de l'urbanisme. La presse spécialisée a d'ailleurs salué sa distinction. "Une juste reconnaissance pour cette figure majeure de l’urbanisme, qui questionne et renouvelle la discipline depuis plus de trente ans au travers de débats, de conférences et de nombreuses publications", souligne ainsi Cyrille Véran dans la revue spécialisée AMC qui la résume comme une "pionnière des idées".
Le jury n'est pas en reste. Il met en avant rôle de passeur et de veilleur qu’elle a joué et son regard critique, grâce auxquels "le projet urbain a transcendé la seule planification et les aspects formels pour englober toutes les disciplines et les pratiques qui produisent la ville". Le jury a également noté qu'elle "insuffle un esprit d’ouverture aux questions urbaines, sociales et sociétales émergentes, donne la curiosité des expériences pionnières en Europe et dans le monde, et favorise le dialogue entre les disciplines et les métiers qui pensent, conçoivent et fabriquent la ville".
Et de rappeler qu'"au travers d’outils pertinents (ateliers, voyages, publications, grand prix), elle sait anticiper les sujets porteurs d’avenir telles l’énergie, la nécessité d’agir à la grande échelle, la mobilité. Elle sait aussi mettre en partage tous ces sujets, créant un réseau d’acteurs de l’urbanisme et de l’aménagement en France et à l’étranger. Dans cette mesure, elle a un rôle de médiateur entre les idées et entre les générations."
Un bel hommage pour cette architecte-urbaniste née à Beyrouth, dont la carrière est passée par Metz, Marseille, puis Paris. En charge de l’urbanisme en administration centrale, elle a notamment créé les "ateliers projets urbains" avec une cinquantaine d’épisodes, dont l’objectif est de repérer et de faire connaître les innovations conceptuelles, méthodologiques et opérationnelles. Des ateliers qui se sont déroulés à Paris mais également dans des villes françaises comme Lyon, Lille, Nantes et étrangères, Bilbao, Barcelone, Breda, Birmingham, Gênes, Anvers, New York, Lisbonne. Son grand Prix d'Urbanisme lui sera remis officiellement en octobre des mains de la ministre.