L'avenir reste à inventer
Pourquoi la fertilisation croisée ne marche-t-elle pas à Sophia ? Que faut-il faire ? Le diagnostic a été fait mille fois, les idées ne manquent pas, les gens de qualité non plus, alors pourquoi ne tire-t-on pas davantage de la concentration de compétences présentes ? Car le potentiel présent est terriblement sous-exploité.A Sophia Antipolis, l'aménagement et la situation géographique ont été longtemps valorisés au détriment d'une véritable culture entrepreneuriale. Le plan de relance a montré une inflexion, et une tentative de structuration des dispositifs mais l'auto-développement par fertilisation croisée reste toujours faible au regard des potentialités. Faut-il se résoudre à ce constat et considérer que rien de plus ne peut être fait ou bien faut-il réagir ? Une réaction est absolument nécessaire, mais cette fois le droit à l'erreur est déjà largement entamé.Il ne faut plus raisonner en termes de structures mais en termes de services, de valeur ajoutée dans la coopération entre les porteurs de projet, de création d'entreprises et de capitaux mobilisés. Il ne faut pas hésiter à soutenir de manière substantielle des projets dont on espère qu'ils peuvent enclencher des coopérations productives en termes d'innovation. Les phases d'incubation sont soutenues dans le monde entier et particulièrement aux Etats-Unis, en dépit des mythes existant sur la compétitivité américaine.Pour mettre les institutions au service de ces dynamiques, il est nécessaire que le milieu entrepreneurial soit structuré de manière à ce qu'il propose des orientations et des projets. Or, aujourd'hui il est incapable de se structurer tout seul à partir de ses propres ressources financières, de temps et de personnes. Il est dès lors nécessaire qu'il se retrouve dans une ambition collective et novatrice pour Sophia Antipolis autour des grands défis économiques et technologiques qui apparaissent clairement dans chaque domaine d'activité présent sur la technopole.Dans un monde en profonde mutation, l'avenir reste à inventer. Il y a trente ans, Sophia a constitué un projet visionnaire de la nouvelle économie de la connaissance dont se sont inspirés de nombreux parcs technologiques et technopoles en France et dans le monde. Sophia a perdu sa dimension prospective en se réalisant et c'est normal. Il est aujourd'hui essentiel pour son avenir de la féconder à nouveau pour lui redonner une dimension mobilisatrice tant pour les sophipolitains que pour les acteurs de l'économie de la connaissance où qu'ils se trouvent de par le monde.