C'est un dossier emblématique pour l'économie azuréenne que celui des cafés Malongo, société niçoise qui a reçu vendredi dernier le feu vert du Tribunal administratif pour son projet d'implantation à la Gaude. La question que ce dossier pose en filigrane est celle-ci : les activités industrielles "propres", hors les start-up high tech dont Sophia Antipolis est le drapeau, ont-elles une place sur la Côte d'Azur ? Depuis le milieu des années 90, Malongo cherche un terrain sur la Côte d'Azur pour ouvrir une nouvelle usine modèle et y installer un musée du café. En 1997, une première tentative sur Sophia Antipolis, sur le terrain du Funel (là où se trouve aujourd'hui le centre européen de design de Toyota) s'était soldée par un échec. Une seconde tentative, lancée en 2005 sur les terrains de ce qui est appelé la ZAC IBM au Plan du bois à La Gaude, était en train de s'enliser suite au refus de la commune de La Gaude d'accorder le permis de construire.
Un feu vert de la justice pour Malongo
Dans ses adieux à la Côte d'Azur, le préfet Pierre Breuil était même allé jusqu'à stigmatiser l'égoïsme de certaines communes et de groupes de riverains qui n'hésitent pas à bloquer tout développement économique pour préserver leurs privilèges. Le Tribunal administratif qui avait à dire si oui ou non le maire de La Gaude pouvait refuser le permis de construire a tranché : Malongo peut construire son usine de torréfaction à La Gaude.
Les arguments développés par les opposants regroupés au sein de l'association ASEZAT et sur lesquels s'appuyait la commune de La Gaude pour son refus tenaient notamment d'un afflux de circulation dans une zone boisée. Les juges ont estimé que le projet de construction, assorti d'un élargissement du chemin rural qui y mène et de l'aménagement d'un carrefour offrait des garanties suffisantes. Cela d'autant plus que le trafic généré par Malongo ne dépasserait pas neuf poids lourds et 150 véhicules jours. Moins que ce qu'IBM générait quand il était dans les lieux avait relevé par ailleurs Jean-Pierre Blanc, directeur général de Malongo.
Une nouvelle demande de permis devrait être déposée d'ici un mois
Cette "cité du café" qui représente un investissement de près de 30 millions d'euros doit rassembler le siège social de l'entreprise, une usine de torréfaction ainsi qu'un centre de recherche, un musée, un "café" et une boutique. Comme argument en faveur de Malongo, a été également retenue la qualité architecturale du projet. Celui-ci, développé en architecture HQE (Haute qualité environnementale) tient compte des contraintes environnementales avec le maintien et la création de nouveaux espaces verts, la création de toitures végétalisées, le traitement des nuisances sonores ainsi que le traitement des fumées et des odeurs par catalyse, de façon à ce quelles soient indécelables dans lair.
Malongo, entreprise sociétale qui est une des pionnières du commerce équitable, compte donc maintenant déposer une demande de permis de construire un mois après la notification de la décision du Tribunal Administratif. Les travaux pourraient ainsi commencer en 2007 pour une ouverture qui aurait alors lieu fin 2008. Certes, la mairie de La Gaude peut encore faire appel au jugement. Mais la justice a donné le ton. Quand elles respectent les règles de l'environnement, les activités économiques ont droit de cité dans le département. Un jugement auquel la CCI Nice Côte d'Azur ne pouvait manquer d'applaudir.
+d'infos http://www.malongo.com/fr/societe/usine-hqe.html
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L'éco de la Côte.