
Bernard Kleynhoff, suite au dramatique accident du Costa Concordia, on a parlé beaucoup sécurité au Cruise Shipping de Miami ?
C’est un élément fort qui a été retenu, notamment dans la conférence d’ouverture. On se rend compte qu’on a besoin de mettre davantage la sécurité en avant et d’améliorer les procédures qui ont conduit à ce dysfonctionnement qui a abouti à cet accident dramatique. L’un des grands sujets sur la sécurité est la multiplicité des langues qui sont pratiquées à bord des navires de croisière. Il faut trouver des moyens plus performants pour être sûr que toutes les informations arrivent au bon endroit et au bon moment.
Malgré ce naufrage, des bateaux de plus en plus gigantesques continuent à être mis en chantier ?
Oui, aujourd’hui les bateaux de croisière atteignent les 380 mètres avec plus de 6 000 passagers. La sécurité n’est pas remise en cause car les navires sont conçus pour cela. Mais il faut être plus drastiques sur l’application des règles de sécurité afin qu’elles soient mieux partagées et c’est ce à quoi s’emploient les compagnies de croisière.
Par contre, on en vient aussi à des bateaux de plus petites tailles qui sont plus propices à des croisières de luxe ?
Il y a effectivement cette double évolution. On voit se relancer en construction des navires plus petits qui s’adressent à de la croisière plus haut de gamme, ainsi qu’à des croisières thématiques qui offrent l’avantage d’inciter la clientèle à revenir sur une destination en leur proposant des thématiques différentes.
Même si les compagnies ne communiquent pas trop sur les annulations de réservation, les perspectives du marché de la croisière restent bonnes ?
Oui, le marché devrait enregistrer cette année une croissance de 5% et le monde de la croisière continue de progresser de manière linéaire depuis 30 ans. Sur la Côte d’Azur, la tendance devrait être identique dans sa globalité, mais avec une progression sur Cannes et une baisse sur Nice, tandis que Villefranche enregistre une baisse du nombre des escales mais une progression du nombre de croisiéristes.
Pour la CCI, le développement des croisières représente un enjeu important ?
Oui, tant que le Tourisme restera l’une des activités principales de la Côte d’Azur. Il ne faut pas oublier que 95% des croisiéristes reviennent passer des séjours là où ils ont été bien reçus en escales. C’est ce à quoi nous nous attachons. Les retombées directes du marché de la croisière sur la Côte d’Azur sont de l’ordre de 40 millions d’euros en 2011.
Pour mieux accueillir les croisiéristes, vous continuer à investir, notamment avec la rénovation de la gare maritime à Cannes ?
Cela constitue l’un des éléments d’attractivité et il nous appartient aussi d’être un peu plus innovants, c'est-à-dire de proposer des circuits différents mettant en avant des éléments forts de notre territoire que sont la Culture ou la Gastronomie. Nous devons aussi faire la promotion de notre moyen pays car je pense qu’il peut intéresser les croisiéristes avec des excursions extraordinaires.