La Côte dans le projet spatial Hera, "l'assurance vie de la planète"

A travers l'Observatoire de la Côte d'Azur, la Côte participe au projet Hera dont le premier grand contrat industriel a été signé mardi. Il s'agit d'une mission de défense planétaire et d'exploration des astéroïdes, qui a été identifiée comme une "assurance-vie" pour la Terre : mieux connaître les astéroïdes pour arriver à dévier ceux qui, un jour, pourraient menacer d'entrer en collision avec notre planète.

Hera et CubeSats dessin

Des chercheurs français, dont Benoît Carry (Observatoire de la Côte d’Azur) participent au projet Hera présenté mardi à l'occasion de la signature de son premier grand contrat industriel (130 M€ sur un budget global de 300 M€). Cette mission de défense planétaire et d'exploration des astéroïdes, a été identifiée comme une "assurance-vie" pour la Terre. Elle s'inscrit dans le programme AIDA (Asteroid Impact & Deflection Assessment), mené avec la Nasa, pour se protéger d'un astéroïde qui menacerait la Terre. (Photo DR : dessin d'artiste d'un astéroïde avec les CubeSats).

Première sonde de l'humanité à avoir rendez-vous avec un système de deux astéroïdes

Contribution européenne à AIDA, Hera, du nom de la déesse grecque du mariage, sera la première sonde de l’humanité à effectuer un rendez-vous avec un système de deux astéroïdes, une catégorie peu connue qui représenterait environ 15% de tous les astéroïdes identifiés. La manœuvre est prévue dans l'espace en deux temps. Premier temps : le véhicule spatial DART (Double Asteroid Redirect Test) de la NASA (décollage en juillet 2021), effectuera un impact cinétique sur le plus petit des deux astéroïdes du couple, Dimorphos, 160 mètres de diamètre.

Deuxième temps : Hera, qui sera lancée en octobre 2024, se chargera de prendre la suite en effectuant une étude détaillée post-impact afin de transformer cette expérience à grande échelle en une technique de déflection d’astéroïde maîtrisée et reproductible. A cette occasion, cette sonde de la taille d’un bureau fera la démonstration de plusieurs technologies novatrices, dont la navigation autonome autour d’un astéroïde (comme les voitures autonomes sur Terre), tout en collectant des données scientifiques cruciales pour notre compréhension de l’histoire de notre Système Solaire, en particulier concernant le processus de collision qui est au cœur de la formation des planètes et des cratères présents sur tous les corps solides qui le constitue.

Hera déploiera les premiers CubeSats

Ces données permettront aussi d’aider les scientifiques et les futurs concepteurs de missions à mieux comprendre les structures et les compositions des astéroïdes, et ainsi optimiser la conception des instruments dédiés à interagir avec eux, que ce soit pour en récolter des échantillons, en exploiter les ressources ou, c'est un des grands enjeux, de les dévier s'ils menaçaient notre planète de collision.

Hera déploiera également les premiers CubeSats (des satellites miniatures constitués à partir de boites de 10 cm) européens pour l’espace profond. A eux d’étudier de près l’astéroïde, dont le tout premier sondage radar de l’intérieur d’un astéroïde qui utilise une version améliorée du système radar embarqué à bord de la mission d’étude de comète Rosetta de l’ESA. Un nouveau défi spatial auquel la Côte est associée.

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