Emmanuel Maumon : Finalement en 2010, les résultats de l’économie azuréenne ont été meilleurs que prévus ?
Bernard Kleynhoff : Oui, meilleurs que ceux que nous avions imaginés en début d’année 2010. Nous avons été plus vites dans certains secteurs et les chiffres ont été fortement impactés par la très bonne activité du bassin grassois. Cela tend aussi à redonner de la confiance dans l’ensemble du département et cela est positif.
L’économie azuréenne n’est pas pour autant totalement guérie, mais on va dans le bon sens ?
Oui, elle n’est pas totalement guérie car nous n’avons pas encore retrouvé nos chiffres du 1er semestre 2008, mais tous les signaux vont dans le bon sens. La vraie mesure devrait se faire au second semestre 2011 lorsque l’on commencera à le voir par l’indicateur le plus parlant pour le grand public : la création d’emplois permanents.
L’analyse sectorielle montre que c’est l’industrie qui a obtenu les meilleurs résultats avec une croissance de son chiffre d’affaires de 7% en un an ?
Oui, en fait la relance de notre économie passe l’innovation et comme pour beaucoup l’innovation passe par l’industrie, cela redonne à nos industriels l’envie d’aller de l’avant, surtout qu’on a vu que certains pays émergents qu’on avait encensés, ne sont pas si performants lorsqu’on fait de vrais calculs.
Les résultats sont d’abord tirés par les grosses entreprises ?
Oui, toujours. Nos acteurs principaux qui sont à l’international ont besoin d’être en première ligne, mais ils entraînent derrière eux dans ce renouveau, tous leurs partenaires et leurs sous-traitants. On répercute ainsi à tout le monde les bienfaits de l’international.
Dans ce secteur industriel, il y a un bassin qui est particulièrement performant, c’est celui du pays grassois. Comment expliquer ce phénomène ?
Il y a deux explications majeures : d’abord la compétence des chefs d’entreprise et de leurs collaborateurs. Mais surtout, il y a sur ce territoire des pôles d’excellence dans lesquels l’innovation et la créativité font qu’on avance plus vite qu’ailleurs.
Dans les autres secteurs du département, le BTP va mieux, mais le bâtiment souffre encore ?
Oui, l’existence de gros chantiers, comme ceux du Grand Stade ou du tramway, fait que le BTP commence à retrouver sa respiration, mais le bâtiment est toujours en décalage par rapport aux secousses de l’économie : il est pénalisé plus tard, mais il sort aussi plus tard de la crise. En fait, c’est essentiellement le second œuvre qui tarde à retrouver son second souffle, mais la situation devrait s’améliorer au second semestre et ce secteur retrouver une activité proche de ce que l’on a pu connaître dans les années où, comme on disait, tout allait bien
Au final, les chefs d’entreprise semblent avoir retrouvé le moral et les perspectives s’annoncent plutôt roses pour 2011 ?
Oui, ils sont de nouveau optimistes, mais les chefs d’entreprise ont un moral lié à du factuel. S’ils ont retrouvé le moral, c’est qu’ils ont des éléments qui leur permettent de penser que l’avenir sera un peu plus rose qu’il ne l’a été l’année passée et l’année d’avant.