La plage, une des raisons du succès de Juan-les-Pins. DR
Dans le cadre de la commémoration des 130 ans de la station balnéaire, Renaud Duménil a donné samedi une conférence sur Juan-les-Pins et la naissance d’un mythe. Durant près de deux heures, en multipliant les anecdotes croustillantes et les citations amusantes, l’écrivain antibois a captivé son auditoire en remontant le temps et en retraçant avec légèreté l’histoire d’un petit bout de rivage qui allait connaître la gloire universelle. Les débuts de Juan-Les-Pins, créé en mai 1882, furent pourtant assez timides malgré l’existence d’un petit casino et de 4 hôtels dont le Grand Hôtel entouré d’un parc qui allait jusqu’à la mer. Son succès remonte en fait au début des années 20 durant lesquelles Juan-les-Pins va se mettre à l’heure d’été grâce à l’arrivée de riches américains comme les Murphy, un jeune couple qui attira une grosse colonie d’artistes dont Jean Cocteau, Fernand Léger, Pablo Picasso et surtout Scott et Zelda Fitzgerald qui séjournèrent au Belles Rives.
Franck Jay Gould révolutionne Juan-les-Pins
Mais c’est un autre milliardaire américain, Franck Jay Gould, qui va révolutionner Juan-les-Pins en érigeant Le Provençal et en transformant, avec Edouard Baudouin, le Casino qui attirera le gratin de la jet-set. Un temps freiné par le krach de 1929, la prospérité de Juan va vite reprendre et la plage se transforme en boite de nuit permanente avec de nombreuses stars comme Mistinguett, Joséphine Baker ou Marlene Dietrich, qui viennent y faire la fête. Un essor brisé par la Seconde Guerre mondiale, mais les affaires ne tarderont pas à reprendre. Le Jazz redonne un coup de fouet à la station avec la création du Vieux Colombier qui accueille aussi bien les vedettes de la chanson française comme Edith Piaf, Johnny Hallyday ou Jacques Brel, que les concerts de Sydney Bechet à qui, lors de sa disparition, la ville rendra hommage en créant le festival de Jazz qui attirera les plus grands noms dans la Pinède Gould et renforcera l’image mythique de Juan-les-Pins.