Le prix littéraire Jacques Audiberti a été décerné hier à Antibes à Jean-Christophe Rufin qui ne pensait plus recevoir de prix littéraire puisqu’il avait déjà été récompensé par le Prix Goncourt pour Rouge Brésil et le Prix Interalliés pour Les Causes perdues. Cette distinction le comble d’autant plus qu’elle récompense un auteur dont l’œuvre fait la part belle à la Méditerranée. C’est le cas pour cet homme du Nord qui avait d’ailleurs reçu le prix Méditerranée pour son premier roman L’Abyssin et dont le dernier livre Le Grand Cœur est marqué par le choc de la découverte de ces lieux qui va transformer la vie de Jacques Cœur, et par là influencer l’histoire de toute la France. L’histoire est également très présente dans les livres de Jean-Christophe Rufin, même si ce dernier n’aime pas le terme de roman historique car il souhaite avant faire partager au lecteur la vie de ses personnages comme s’ils la vivaient au présent.
De la médecine à la littérature en passant par l’humanitaire
Si Jean-Christophe Rufin est aujourd’hui un écrivain reconnu, son parcours est totalement hors norme. C’est son engagement dans l’humanitaire qui a poussé ce médecin, pionnier du mouvement Médecins sans frontières, à se tourner vers la littérature pour faire partager aux autres ce qui n’est pas une cause perdue et apporte encore du réconfort à un grand nombre de gens, tout en suscitant l’enthousiasme de ceux qui veulent toujours s’engager dans cette voie. Avant d’être élu en 2008 à l’Académie Française, Jean-Christophe Rufin a également été nommé Ambassadeur de France au Sénégal. Une aventure qui s’est terminée un peu brutalement et qu’il n’a pas encore totalement digérée même s’il est fier du travail difficile qu’il a accompli pour essayer de changer l’image de la France dans ce pays et éviter qu’elle ne se mêle de la vie politique du Sénégal.