IPv6 : la grande mue de l'Internet Protocole
La norme IPv6 permettra de palier aux nombreux problèmes qu’IPv4 ne peut résoudre. Reste à d’assurer la transition entre les deux protocoles. L'ETSI à Sophia y travaille.
L’Internet Protocole doit évoluer : Cela ne fait aucun doute. Appelé à un brillant avenir en tant que protocole fédérateur du transport d’information sur les réseaux de demain, ce sera lui qui assurera la lourde tâche de permettre aux ordinateurs du monde entier de parler la même langue. Et pour y arriver, il faut le rénover : IPv6 remplacera donc IPv4. Le problème aujourd’hui est plutôt d’assurer la transition : la manifestation européenne IST 2000 est revenu sur ce sujet d’une importance stratégique essentielle dans la construction de l’Internet II.Les graves limites d’IPv4La version actuelle IPv4 du célèbre protocole de l’IETF (Internet Engineering Task Force) ne permet pas en effet de faire face aux exigences liées à la croissance exponentielle de l’utilisation des réseaux : trop peu d’adresses Internet possibles par exemple, qualité de service non-optimale, aucune règle de sécurité ou de priorité. La version IPv6 se chargera de combler toutes ces lacunes.' Pour nombre d’experts, le maximum d’adresses Internet que l’on peut atteindre avec la version actuelle d’IP ne peut pas dépasser 160 millions', notait dans son allocution lors du congrès européen Patrick Cocquet, directeur de la Start-Up 6Wind, et vice-président du forum IPv6. ' Impossible alors de faire face aux demandes croissantes d’adresses en provenance de nouveaux pays ou encore celles nécessaires à la mise en place de l’Internet mobile.'Dix ans de cohabitation en perspectiveMais ce passage à la nouvelle norme ne se fera pas du jour au lendemain : un période de 10 années de cohabitation s’annonce a priori entre les deux versions. Magnus Krampell, de l’Institut allemand de recherche EURESCOM, travaille sur ce sujet : ' Il existe plusieurs scénarii possibles pour le passage de l’IPv4 à l’IPv6, a-t-il expliqué lors d’une conférence. Dans un premier temps, des îlots IPv6 cohabiteront au milieu d’une mer d’IPv4, et plus tard, ce sera exactement l’inverse. C’est pourquoi, il faut prévoir des mécanismes de conversion entre les deux versions d’IP.'L’ETSI facilite les tests IPv6A Sophia Antipolis, l’ETSI travaille également pour faciliter l’application de cette norme. Reinhard Scholl, de l’Institut sophipolitain, a présenté lors du colloque européen les séances de test organisées à Sophia début octobre. ' Une norme se doit d’être conforme et interopérable. A l’ETSI, nous testons IPv6 dans ce sens. Des sociétés comme Compaq, Ericsson ou Nokia confrontent leurs implémentations, de façon à s’assurer qu’elles sont conformes et compatibles. Lors de ces tests, nous simulons à peu près 200 cas de figures différents.' D’autres organismes, comme l’IMAG (Institut d’Informatique et de Mathématiques Appliquées de Grenoble), membres du G6test ( Groupe Francophone des utilisateurs d’IPv6), offrent également ces services de test.