IPEM à Cannes : le capital-risque face à l’envolée des taux
La forte remontée des taux d’intérêt a déjà eu un impact sur le “Private Equity” avec une valeur des opérations de capital-risque en Europe qui a baissé de 60 % au premier semestre 23 par rapport au premier semestre 22. C’est un sujet qui sera au coeur de l’IPEM (International Private Equity Market) qui se tient à Cannes du 23 au 25 janvier.
Comment le capital-risque fait-il face à l’envolée des taux d’intérêt ? C’est une question qui sera au coeur du salon IPEM (International Private Equity Market) le rendez-vous international du capital-risque qui attend 3.000 délégués, dont 400 GPs (General Partners), 400 LPs (Limited Partners) et plus de 1.000 sociétés d'investissement du 23 au 25 janvier au Palais des Festivals de Cannes. Un salon qui propose un format innovant centré autour des rendez-vous d’affaires entre les investisseurs institutionnels et privés, les gestionnaires de fonds, les prestataires de service du secteur, et les entrepreneurs en quête de financement pour leur développement. (Photo DR).
"Getting deals done", thème de l'édition 2024
La forte remontée des taux de crédit a déjà eu des impacts en 2023. Selon Pitchbook, au premier semestre 23, la valeur des opérations de capital-risque en Europe a baissé de 60 % par rapport au premier semestre 22, tandis que dans le secteur du capital-investissement, les opérations de rachat d'entreprises au niveau mondial sont en passe de baisser de 40 %. C'est pourquoi le thème de Cannes 2024 est "Getting deals done" (Conclure des affaires) avec des investisseurs exerçant une pression sur les GP pour qu'ils fassent travailler le capital et qu'ils sortent avec succès des investissements afin de verrouiller les rendements réalisés. L'ordre du jour a ainsi été conçu pour favoriser un débat significatif entre les praticiens de l'industrie.
Toutes les catégories d'actifs du marché privé, du capital-risque au capital-investissement en passant par le crédit privé et les infrastructures, seront abordées sous l'angle de la "dynamique des transactions", notent les organisateurs du salon. Le crédit privé, en particulier, a connu une croissance considérable ces dernières années, avec un total d'actifs sous gestion dépassant les 1 500 milliards de dollars. Alors que les opportunités de prêts aux entreprises sponsorisées et non sponsorisées restent saines, les gestionnaires de crédit privé devront examiner attentivement les risques si, comme prévu, les défauts de paiement commencent à augmenter en 2024.
"Les réévaluations seront un aspect important de la discussion"
"Les réévaluations seront un aspect important de la discussion. Comment cela influencera-t-il les transactions futures", commente Antoine Colson, PDG et associé gérant d'IPEM. "Y aura-t-il davantage d'entreprises en difficulté, ce qui créera des opportunités de fusions et d'acquisitions attrayantes ? Et si c'est le cas, quels sont les secteurs les plus prometteurs ?"
Les généralistes devront probablement se concentrer sur la façon dont ils abordent la structuration des transactions, tout en envisageant de nouvelles façons d'innover. Ce sera l'un des principaux objectifs de Cannes 2024. L'industrie verra-t-elle plus de découpages d'entreprises et plus d'acquisitions complémentaires ? "Nous voulons offrir une plateforme aux négociateurs qui ont été particulièrement actifs ces derniers mois et leur permettre de discuter de la manière dont ils ont abordé la réalisation des transactions dans cet environnement", ajoute M. Colson. Autant de sujets abordés à l’IPEM 2024 qui fêtera aussi sa 10ème édition.