Insee : le nouveau visage des Alpes-Maritimes
Sous le titre "Une population qui stagne malgré l'arrivée de jeunes diplômés" l'Insee livre sa dernière analyse sur les Alpes-Maritimes. Désormais, si les nouveaux arrivants sont moins nombreux, le solde naturel prend la relève (la différence entre ceux qui meurent et ceux qui naissent). De nouveaux arrivants qui, autre caractéristique, sont plus diplômés.
C'est la nouvelle photo des Alpes-Maritimes qu'a sorti hier l'Insee avec sa dernière analyse qui porte le titre "Une population qui stagne malgré l'arrivée de jeunes diplômés". Un titre qui résume l'information essentielle de cette actualisation : la population du département n'augmente plus. "Avec 1 082 000 habitants en 2012, le département des Alpes-Maritimes est le deuxième le plus peuplé de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur après les Bouches-du-Rhône" note l'Insee. Mais, "après avoir constamment augmenté depuis 1962 sous le seul effet des migrations résidentielles, la population stagne désormais depuis 2007, malgré un solde naturel devenu positif."
En clair, le solde entre ceux qui arrivent dans la région et ceux qui la quittent est devenu légèrement négatif (-010% par an). En revanche, le solde naturel, celui entre les gens qui meurent et ceux qui naissent dans le département, est venu lui positif (+0,11%). L'un vient compenser l'autre, ce qui fait que le nombre global d'habitants reste stable depuis 8 ans. Un point aussi à retenir : les nouveaux arrivants sont plus diplômés (35% sont diplômés de l'enseignement supérieur) tandis que les cadres et professions intermédiaires sont "surreprésentés".
Autre point que l'analyse vient éclairer : l'augmentation du chômage. La population active (celle de ceux qui sont en âge de travailler qu'ils aient un emploi ou non) augmente, elle, avec un taux d’activité des 55-64 ans particulièrement élevé. "Le nombre d’emplois étant stable, le chômage augmente, davantage que dans le reste de la région depuis 2012", explique ainsi l'Insee. Heureusement, il y a Monaco. Un vrai gisement d'emplois : 27.000 Azuréens y travaillent (6% des actifs).
En termes d'activité, l’économie maralpine est largement orientée vers la sphère présentielle (les activités destinées à répondre aux besoins de la population et des touristes), notamment à travers l'hôtellerie et la restauration : 73% des actifs en 2012. L’industrie y a un poids relativement faible hormis quelques établissements comme Thales Alenia Space à Cannes et le pôle parfumerie et huiles essentielles autour de Grasse. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la part de la construction est légèrement plus faible qu'au niveau régional (6,2% contre 6,5%). Quant à l'agriculture, c'est "peanuts" pour l'emploi (0,2%!).
Les revenus des Azuréens, eux, sont relativement élevés, mais les inégalités sont plus marquées qu'au niveau national. Si les amplitudes, en revanche, sont les mêmes qu'en PACA, les raisons sont différentes : en PACA, les inégalités reflètent la fréquence de revenus très faibles, tandis que dans les Alpes-Maritimes, elles s'expliquent par le haut niveau des revenus les plus aisés. Les 10% de ménages les plus riches disposent en effet d'un revenu de 3.258 euros par mois et par unité de consommation dans le département contre 3.055 euros dans la région.
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