Hubert Bonal : accentuer le virage high tech du Ceram
'L'école peut encore renforcer une spécificité qui est unique en France : celle d'associer la technologie et le management.'
Le Ceram avait pris un virage résolument high tech sous la direction de Jacques Perrin. L'école de la C.C.I. Nice Côte d'Azur s'était alors résolument appuyée sur ce qui faisait la spécificité de Sophia Antipolis : les N.T.I.C. (Nouvelles technologies de l'information et de la communication). Un positionnement qui lui a réussi : l'école a depuis réussi une superbe remontée dans les classements nationaux. L'arrivée depuis la rentrée d'Hubert Bonal (46 ans, ESC Dijon et DEA d'économie), qui vient seconder Jacques Perrin en tant que directeur de l'E.S.C., devrait encore accentuer ce virage.Dans votre précédente fonction, vous travailliez, a-t-il été dit, sur l'éducation et les nouvelles technologies. Qu'en est-il ? Hubert Bonal :J'étais à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, directeur de développement pour la branche éducation. Celle-ci rassemblait quelque dix-huit écoles, douze mille élèves et 300 millions de francs pour la formation continue. Plus particulièrement, j'étais en charge de l'innovation par les nouvelles technologies pour la formation et les écoles. Les N.T.E. (Nouvelles technologies de l'éducation). Il s'agissait soit d'appliquer le multimédia, le réseau Internet sur la pédagogie actuelle : travailler par exemple, avec les CD Rom dans les salles de cours. Soit de concevoir des méthodes pédagogiques nouvelles à partir d'une technologie donnée : la formation, l'enseignement à distance en offre un exemple.Pour cela, nous avons créé le PREAU (plate-forme de rencontre entre enseignant, automate et utilisateur). En référence avec le préau de l'école, ce nom symbolise bien la réunion entre Jules Ferry et Bill Gates. Entre les traditions de l'école et les technologies nouvelles. Ce travail impliquait aussi une réflexion sur l'acte d'apprendre. Comment l'enseignant doit évoluer ? Que doit-il changer dans ses relations avec ses élèves, son école ? Cette réflexion, nous l'avons menée avec l'UTC (Université de Compiègne), Paribas, qui avait lancé l'Atelier de la Compagnie bancaire pour accompagner les entreprises dans les nouvelles technologies, et Sup Telecom.Ce profil très high tech du nouveau directeur de l'E.S.C. signifie-t-il que le Ceram va encore accentuer son virage sur les N.T.I.C. ? Hubert Bonal :Deux choses m'ont motivé en venant à Sophia Antipolis. D'abord le Ceram est une bonne 'business school' qui peut encore progresser. Ensuite elle peut encore renforcer une spécificité unique en France : celle d'associer la technologie et le management à travers l'EAI Tech, le MBDS (mastère en base de données) et d'autres accords (notamment avec Eurecom).Un de nos projets actuel d'ailleurs est de structurer une école d'ingénieurs autour des technologies Internet avec l'Ecole des Mines, Sup Elec, l'ESIEE (Ecole supérieure d'ingénieurs en électronique) à Marne-la-vallée et Eurecom. Ce que nous cherchons est de pousser le modèle Eurecom afin de créer une structure d'accueil sur les N.T.I.C. avec des effectifs plus nombreux et internationaux.Quelle taille cette nouvelle école? Hubert Bonal :Pour que l'école soit 'visible', il faut au moins deux années de 200 élèves. Il s'agit là d'un projet à cinq ans, à mettre en place dans le cadre du contrat plan Etat-Région, avec la C.C.I. et le Conseil général.La rentrée 1999 qui, pour le Ceram, a eu lieu début septembre ? Hubert Bonal :Le Ceram éclate dans ses murs. Cette année, c'est un succès en terme de recrutement qui va au-delà de ce qu'on pensait. Toutes les voies d'accès sont excédentaires. Sur le campus Ceram, on compte plus de 1.500 élèves. Ce qui fait 1.700 inscrits compte tenu que 150 étudiants de l'E.A.I. sont aux Etats-Unis tout en restant inscrits au Ceram. Pour l'ESC seule, les promotions sont de 280 à 300 élèves.Et puis, quelques éléments nouveaux sont à noter. La fusion du MBA du Ceram avec celui de Theseus. Un nouveau MBA qui sera suivi par 53 élèves de 25 nationalités ! La création d'un master of sciences (Bac + 5) en business tourisme, avec un comité scientifique qui regroupera de grands professionnels azuréens comme Dario Dell Antonia, directeur du tourisme de Monaco, Xavier Roy, Pdg de Reed Midem Organisation, Jean-Louis Bottigliero, directeur général du Martinez, des spécialistes d'Amadeus, etc.'