Les salariés de Hewlett-Packard (350 personnes) s'interrogent : Sophia héberge la division SGBU (Software Global Business Unit) qui développe les logiciels télécoms comme OpenView dont la presse américaine annonce la délocalisation vers une SSII indienne. Faux bruits ?
Le site de Sophia Antipolis sera-t-il touché par la méga vague de suppressions d'emplois décidée par la direction mondiale de Hewlett-Packard (1.240 emplois supprimés sur près de 5.000 emplois en France soit un quart des effectifs) ? Cette question hante évidemment l'ensemble des 350 salariés du site sophipolitain. Comme l'on ne devrait pas connaître avant après-demain jeudi, la répartition des dégâts par site (il y a quatre autre sites en France : Issy-les-Moulineaux, Grenoble, l'Isle d'Abeau et les Ulis) l'heure est aux supputations.
Une information que relaye la presse américaine a ainsi attiré l'attention des salariés sophipolitains. Selon des journaux spécialisés, OpenView pourrait être délocalisé vers une SSII indienne (Wipro). Or Sophia héberge la division SGBU (Software Global Business Unit) celle qui produit les logiciels Télécom comme OpenView et OpenCall. C'est de plus la seule division de HP qui continue à perdre de l'argent. De là à penser que ce qui est dit dans certains journaux américains est juste, il n'y a qu'un pas. Mais Open View et les développements logiciels télécom pour le groupe représentant 65% de l'activité du site de Sophia, il serait difficile dans ce cas à la direction d'HP de respecter sa promesse de ne fermer aucun site. Ce qui plaiderait pour un faux bruit. Reste que 740 emplois seront supprimés chez HP CCF (Centre de Compétence France) dont dépend Sophia et que la foudre tombera bien quelque part.
Dans un communiqué diffusé hier, la direction de HP France a justifié son plan de réduction d'effectif par "l'obligation de prendre en compte et d'accompagner les mutations profondes que connaît le secteur informatique." Les organisations syndicales, de leur côté, se sont insurgées contre ce qu'elles qualifient d' injustifiable : la suppression d'un emploi sur quatre dans l'Hexagone au regard des bons résultats de l'entreprise au niveau mondial et de la place d'HP sur le marché français. Pour les syndicats, qui ont ouvert un blog (http://cftchp.blogspot.com/), le cas de HP en effet est d'une certaine façon emblématique. Ils font valoir que le groupe annonce des licenciements records alors que ses profits n'ont jamais été aussi importants avec la barre symbolique des 1M$/trimestre qui a été franchie !
Le doigt est mis aussi sur le fait que la France est particulièrement touchée. Plus que tous les autres pays. Les chiffres de réduction d'effectifs y sont plus de deux fois et demie la moyenne mondiale (10 %), et presque une fois et demie la moyenne européenne (15 %).