Grasse : mais qu’est ce donc que la post croissance ?
Le Club des Entrepreneurs du Pays de Grasse a engagé hier son défi Post Croissance qui va courir sur les dix prochaines années avec une conférence de Geneviève Ferone Creuzet. Experte nationale sur le sujet, elle a expliqué en quoi consistait ce concept de post-croissance et précisé ce qu’un club d’entrepreneurs bien décidé pouvait faire pour contribuer ainsi à la résilience de notre planète terre.
C’est un grand défi que s’est lancé le Club des Entrepreneurs du Pays de Grasse, au début de l’été en célébrant son 25ème anniversaire : le défi “Post Croissance”. Il va courir sur les dix prochaines années et vise à faire du pays grassois un territoire de référence de la naturalité et du mieux vivre en commun. Mais après l’effet d'annonce, place à l’action en cette rentrée avec la conférence qui s’est tenue hier dans l’amphithéâtre de l’Institut Fénelon d’une experte nationale sur le sujet, Geneviève Ferone Creuzet. Elle a expliqué devant une centaine de personnes en quoi consiste la post-croissance et ce qu’un club d’entrepreneurs pouvait faire. Interview. (Photo WTM).
En quelques mots, comment définiriez-vous ce concept de post-croissance?
“C'est la prise de conscience que nous vivons dans un espace fini en termes d'accès aux ressources. C'est ce que nous appelons les limites planétaires. Des limites qu'il ne faut pas dépasser. Nous avons vu encore cet été les effets du changement climatique.”
“Il faut donc prendre conscience que nous sommes en train de dégrader des processus biophysiques qui permettent à la terre d'être habitable. Mais par ailleurs, il y a aussi des services essentiels et des besoins réels qu'il faut absolument aussi servir, c'est-à dire l'éducation, la santé, l'énergie, le logement, la mobilité.”
“La post-croissance, c’est aussi de se resserrer sur ces besoins réels. Cela oblige à faire un inventaire sur ce qui est utile ou pas, utile au regard de ces limites planétaires et de ces services essentiels, de ces besoins essentiels. Nous nous fixons un cadre dans lequel nous choisissons de rester, dans un espace qui est écologiquement sûr et socialement juste.
"Ensuite, nous conduisons un inventaire sur la façon dont nous allons, grâce à une gouvernance que nous espérons éclairée, réinitialiser nos modèles économiques et inventer un nouveau récit de la valeur. Un dernier point qui est essentiel.”
Dans ce contexte global, planétaire, que peut faire un club d'entrepreneurs ?
“Un club d'entrepreneurs a la maille territoriale. A supposer qu'il y ait un peu de diversité, de bonne volonté et de temps, il peut tout à fait créer une sorte de pilote, se projeter dans un monde en post croissance et voir où sont les points de souffrance, de résistance ou, au contraire, s'apercevoir qu'il y a des chemins, qu'il y a des possibilités."
"Et donc, c'est une façon déjà de se préparer à la post-croissance. C'est un travail sur sa résilience et une façon aussi de se dire : mais plutôt que de parler croissance, parlons peut être de prospérité. Quelque chose de beaucoup plus qualitatif.”
Photo WTM : une vue de l'assistance dans l'auditorium de l'Institut Fénelon lors de la conférence Post Croissance