French Tech Tremplin : du financement, de l'accompagnement et du réseau
Ce qui manque le plus pour passer le cap de la création d'entreprise et réussir l'essai à des entrepreneurs en puissance momentanément en précarité ? Du financement, de l'accompagnement et du réseau. C'est ce que va apporter à douze porteurs de projets sélectionnés le programme French Tech Tremplin destiné à mieux diversifier les profils des entrepreneur(e)s de la tech française.
Du financement, de l'accompagnement et du réseau pour passer le cap de la création d'entreprise et réussir l'essai : c'est ce qui sera apporté à la première promotion du French Tech Tremplin. Elle est désormais constituée et prendra la route dès le début janvier 2020 pour six mois de "prépa". Programme national déployé au niveau local, ce nouveau dispositif a remplacé l'expérimentation French Tech Diversité. Avec une feuille de route élargie, il a pour objectif de permettre aux talents et aux bonnes idées d'émerger quelles que soient les conditions économiques et sociales des porteurs de projet. (Photo DR : les porteurs de projets et les "mentors" lors de la réunion d'intégration à Cannes).
17.000 euros pour le volet "prépa" et 30.000 pour l'incubation
Lancé en septembre dernier avec l'ouverture aux candidatures, French Tech Tremplin entre aujourd'hui en action avec douze projets sélectionnés dont les porteurs ont tenu jeudi dernier leur réunion d'intégration dans les locaux de CréaCannes.
"Les habitants des quartiers prioritaires, les bénéficiaires de minima sociaux, les réfugiés, les étudiants boursiers mais aussi ceux qui pour des raisons économiques, géographiques ou sociales sont tenus éloignés de la Tech bénéficient de ce programme", rappelle Jessica Pellegrini, DG de French Tech Côte d'Azur. "Nous avons recruté nos premières candidatures en passant par les réseaux de Pôle emploi, la politique de la ville, Initiative NCA, les épiceries sociales, les associations de quartiers, la fabrique à entreprendre avec le CEEI NCA..."
Le programme se joue en deux temps. Il démarre par une "Prépa" sur six mois, qui aura pour objectif de former les entrepreneurs et de créer un réseau. Puis, en mai 2020, il se poursuivra par le volet "incubation" avec l'accompagnement d'une première promotion de startups pendant un an. Les lauréats du programme bénéficient de 17.000 euros chacun pour le volet Prépa et de 30.000 euros ensuite pour l'incubation de leur startup.
Des partenaires et des "mentors" pour l'accompagnement
Là où le précédent dispositif mettait l’accent sur l’accueil des néo-entrepreneurs avec un réseau d’incubateurs partenaires, French Tech Tremplin mise davantage sur l’accompagnement et la formation de publics peu rompus aux codes de l’entrepreneuriat. La Capitale French Tech Côte d’Azur s'est adjoint aussi trois partenaires : Les Premières SUD du réseau Les Premières, constitué d'incubateurs régionaux; l’incubateur PACA EST, un pilier dans ce domaine qui soutient, conseille et finance les entrepreneurs porteurs de projets innovants jusqu’aux premières ventes et aux financements d’amorçage (195 projets soutenus depuis 2001 dont sont issues 125 entreprises actives pesant plus de 1 100 emplois); le CEEI -La Fabrique à Entreprendre-, Le Centre Européen d’Entreprises et d’Innovation de la Métropole Niçoise, créé en 2008, qui revendique plus 1.200 projets accompagnées via son offre d’hébergement et sa mise à disposition d’experts.
La French Tech Côte d’Azur a aussi sélectionné des mentors pour accompagner des porteurs de projets souvent étrangers au monde de la tech. Ils viennent de ses rangs (César Camy, de All My SMS; Romain Didier, de NSP, Frederick Besson, de Perfumist, Christian Trotobas), de la CECAZ (Ugo Minguet, chargé d’affaire), de BA06 (Patricia Sargentini, Georges Dao, Dominique Juge, Bernard Perrucci). Des mentors qui auront aussi un rôle de garant financier, puisqu’ils valideront la ventilation du budget alloué aux entrepreneurs.
Les projets de la première promotion
- Yara Khalife - Projet impeeps : Une plateforme gamifiée révolutionnaire pour les milléniaux qui consiste à ouvrir des possibilités de collaboration entre des personnes et des compagnies qui n’auraient pas eu l’opportunité́ de se retrouver autrement puisqu’elle n’adopte pas les moyens conventionnels pour ouvrir un canal de communication entre les utilisateurs.
- Sonia Djekar – projet : SHIFT. Une plateforme de mise en relation entre restaurateurs et hôteliers avec du personnel qualifié.
- Fanny Guevara - Projet Kotschi. Développer une marque par une flotte de véhicules. Les clients seront des personnes aisées qui ont besoin d'un service de chauffeur pour les véhiculer.
- Bella Abaeva – Projet Jean Dog. Un traiteur canin qui propose à votre chien des plats personnalisés en fonction de ses propres caractéristiques à travers des repas frais, équilibrés et livrés à domicile.
- Alexandre Mauve - Projet LIPP. LIPP qui est l'acronyme de Location Instantanée de Parking entre Particuliers. Permettre aux citoyens de Nice, à l'aide d'une application, d'avoir une vision et un accès instantané́ sur des milliers places de parking quadrillées sur toute la ville. Ces places de stationnement sont habituellement cachées et inaccessibles.
- Benjamin Tanguy - Projet Jolly Roger Productions. Création d’un studio de développement de jeux vidéo au format SCOP, en s’inspirant de Motion Twin. Le but est d'apporter des process de production nouveaux dans un secteur extrêmement rigide, tout en adoptant un esprit militant sur les questions d'horizontalité́ et sur le développement durable (en pratiquant une optimisation verte sur le code par exemple).
- Camille Renou – Projet Les jardins des transitions. Ce projet est basé sur un jardin témoin, permettant de redécouvrir que nos besoins de base (énergie, eau, alimentation, habitat) y sont présents et qu'il suffit de "designer" certains éléments pour qu'un jardin devienne quasi autonome et productif.
- Hussam Hamdan - Projet DeepI (deepi.net). Analyser les opinions sur les médias sociaux. Les gens expriment leurs opinions sur tout : les produits, les hôtels, le transport, les vidéos, les articles, les livres...etc. Cette start-up veut analyser ce contenu pour comprendre l’opinions des personnes vers les produits et les services ce qui peut être très utile pour les marques.
- Pierre-Jean Letorey – Projet Includers. Création d’une agence web inclusive et adaptée (Agrément Entreprise Adaptée), en développant un partenariat avec le groupe Mediaschool. Il s’agit aussi d’offrir des possibilités de formations et d'intégration à un public éloigné du monde du travail. La Tech et le digital au sens large donnent cette opportunité. Les clients sont les entreprises soumises à l'obligation d'emplois (6% de personnes handicapés dans les entreprises de plus de 20 salariés et dès 2020 toutes les entreprises devront s'y conformer.
- Quentin Bejaoui – Projet écoconso. Mettre en place un abonnement via un site internet et une app, pour proposer (en fonction du foyer, du régime alimentaire, de la saison, et des moyens du foyer (financier) un menu d'une semaine composée d'une recette par jour, d'une liste de course, d'un récapitulatif diététique. Puis d’une livraison du panier de fruits et légumes, d’un programme d'exercice physique pour accompagner une alimentation saine.
- Quentin Pandelle - Projet LEGD. Une solution dématérialisée d'archivage de factures dès le paiement en carte. Première cible B2B ( aide à la comptabilité quotidienne en supprimant tout le papier ) et seconde Cible B2C (grand public en arrêtant les tickets papiers, reçu, bon d'achat). Chaque individu possède un compte sur lequel sont retransmis toutes les transactions et les offres des commerçants.
- Steven Skinazi – Projet Lifeurs. Partager des moments de bonheur ! .... (ou) Lifeurs, change your life ! (sous-entendu, faites les rencontres qui vont changer votre vie!). Il s'agit de proposer aux célibataires un réseau social de rencontres réelles plus abouti et plus interactif qu’un site de rencontre classique comme meetic ou ses applications concurrentes badoo , tinder ou lovoo.. L’objectif est de créer le "Facebook" de la rencontre.